Jacques Greene

Dawn Chorus

C’est sans doute un rendez vous musical manqué : Jacques Greene et le rap ne se sont pour l’instant que très peu croisés. Membre de la scène des beatmakers de Montréal, proche de Hudson Mohawke et Lunice, présent dans le clip d’un des morceaux phares de la décennie du rap américain – « 212 » de Azealia Banks – Jacques Greene semblait avoir toutes les cartes en main pour livrer sa propre version d’une musique qu’il affectionne particulièrement. C’est pourtant vers la musique club que le producteur a décidé de se tourner, dans un registre que l’on pourrait aisément qualifier d’émotionnel : autant adepte de garage anglais que de Rn’B, Jacques Greene livre sur son second album Dawn Chorus un disque nocturne hypnotisant. Une ôde aux fins de soirées solitaires et pensives, où le musicien imagine pendant 48 minutes un retour de soirée au soleil levant, à travers les nappes synthétiques et les basses étouffés qui caractérisent ses morceaux. Une musique nostalgique à souhait, donnant parfois l’impression d’être écoutée dans un songe, qui invite aussi une figure du beatmaking rap de la décennie, Clams Casino, sur le très beau “Drop Location”. Jacques Greene aime le rap mais ne s’y est pas encore aventuré. En écoutant les ambiances mélancoliques et puissantes que dégage son dernier album, on a fortement envie de le voir se rapprocher du genre musical fétiche de Christophe Barbier.

Brice

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