Pusha T

Daytona

En solo et malgré des projets de qualité, la moitié de The Clipse n’avait pas encore réussi à sortir son grand album. Celui qui serait digne de sa condition de rappeur en série, et du monument Hell Hath No Fury. Il aura fallu la fièvre créatrice de Kanye West – et une photo à 85 000 $ de la salle de bain de Withney Houston – pour donner à Pusha T l’écrin que méritait son talent. Porté par un noyau dur de trois titres (« Hard Piano », « Come Back Baby », « Santeria ») Daytona est une perfection de tous les instants, dont la richesse de la production n’a d’égal que la sécheresse des invectives de Terrence Thornton. Des invectives aptes à faire vaciller des carrières (les quelques coups de scalpels bien placés dans « Infrared »), entre deux phrases à propos de son passé de dealer à grande échelle (« The only rapper sold more dope than me was Eazy-E« ) et des signes extérieurs de richesses qui vont avec. Brillamment exécuté sans jamais se montrer scolaire, Daytona est sept pistes durant de la même précision chirurgicale. Comme une frappe, ou comme les aiguilles de la Rolex qui orne le poignet de Push, et qui donne son nom à cet EP qu’il convient d’appeler aussi un classique instantané.

David²

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