Mac Miller

Swimming

À partir de quel instant la critique nous échappe ? À quel moment celle-ci s’érode pour ne faire place qu’à la sincérité ? Et dans quel cas l’affection peut-elle être une part de la critique ? Certaines œuvres sont difficiles à estimer tant les frontières sont poreuses. Parfois, les mots ne sont pas assez justes pour saisir l’urgence d’un Compact Disc disponible par fragments sur les plateformes de musique en ligne. Dans cette maladresse, un sens de vérité peut jaillir, et poser quelques mots sur une pièce essentielle de cette année : Swimming. Impossible d’occulter la disparition soudaine de Mac Miller au moment de réécouter cette première piste, “Come Back to Earth”, et de l’entendre se terminer par “I just need a way out of my head”. Un biais inévitable est à jamais posé sur ce disque. Chaque écoute, chaque élément, chaque phrase est à présent interprétée de mille et une façons différentes, presque un voile sur la qualité évidente de ce cinquième album. Swimming fait désormais partie de ces albums à l’aura singulière, les derniers propos d’un artiste avant de nous quitter. À seulement vingt-six ans, Mac s’est arrêté aux portes de la reconnaissance artistique unanime, une tristesse pour un musicien en constante évolution, authentique, perfectionniste, et surtout, à deux doigts de fleurir : “So It Goes”.

ShawnPucc

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