Pi'erre Bourne, le renouveau de l’esthétique d’un tube

En 2017, Pi’erre Bourne a été le chef de file d’une réécriture de la structure d’un tube. En réduisant le temps de ses boucles synthétiques et en travaillant sa basse en parfait décalage, il construit un son au premier abord bancal, à la dynamique sourde mais au ressort complètement addictif. Cette architecture aux fréquences medium s’accorde parfaitement avec les usages d’écoute actuels (smartphone, enceintes Bluetooth) et devient la colonne vertébrale des réussites instantanées « Magnolia » de Playboi Carti, « Pole1469 » de Trippie Redd ou « Gummo » de 6ix9ine. Mais cette méthode inspire aussi, par ricochet, l’impact de « The Race » de Tay-K ou « Rubbin in the Paint » de YBN Nahmir. Nouveau repère de la génération Cloud Trap, Pi’erre Bourne redessine les contours flous d’une musique pop en devenir, avec, en complément, les saturations extrêmes de Ronny J, derrière les succès proto-punk de XXXTentacion ou Lil Pump. Repris par petites touches chez les mastodontes Lil Uzi Vert, 21 Savage ou Travis Scott, ces nouvelles esthétiques devraient métamorphoser totalement la morphologie d’un tube en 2018. Yo Pi’erre, you wanna come out here ?Nemo

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