Sortie

Kohndo

Prélude à l'odyssée

« Je ne voulais pas prendre une identité qui n’était pas la mienne. On me demandait de forcer le trait par rapport au coté énervé et dur. Pour moi, pour être fort, pas besoin d’être dur. » nous disait Kohndo en 2002. En 1998, l’ex Doc Odnok décide de quitter La Cliqua, déçu par le virage plus hargneux pris par celle-ci et fatigué par les contraintes du fonctionnement en groupe. L’année suivante, il fait ses premiers pas en tant qu’artiste solo avec le maxi Prélude à l’odyssée. Il n’est toutefois pas question pour lui de renier son passé. Tout d’abord, le premier morceau, « Survivre », est en fait une version revue de « Mike branché », titre paru sur la compilation Arsenal Records présente Le Vrai Hip-Hop (Nouvelle Édition) en 1997. Par ailleurs, c’est Lumumba, autre ancien membre de La Cliqua, qui épaule Kohndo côté production. Pour le reste, à défaut de renouer avec la folle créativité de Conçu pour durer, l’Altoséquanais propose effectivement un rap plus posé et chaleureux que ses anciens collègues au même moment. A défaut d’être révolutionnaires, les instrumentaux sont efficaces et sur les trois pistes rappées comme sur les interludes on sent qu’un soin particulier a été amené aux textes et à l’intelligibilité du propos. Cette « puissance du verbe », Kohndo la voulait comme l’élément principal de son identité artistique post-La Cliqua. Objectif atteint : l’attention portée aux mots et à leur sens le caractérisera effectivement au cours du long parcours que Prélude à l’odyssée initie.

Kohndo

(Rappeur de La Cliqua)

« Quand j’ai quitté La Cliqua, il y avait tout à construire et ça je le savais.  À partir de là, quand tu as tout à construire, il faut établir des bases solides. J’y suis donc allé par étapes. Et les artistes que j’aime aux États-Unis, des gars comme Nas ou Common, ont toujours eu cette démarche de faire d’abord le maxi pour faire leurs preuves, découvrir leur public, montrer leurs différentes facettes, puis après l’album en tant que consécration de ces étapes-là. En même temps, j’ai toujours travaillé sur un album, j’ai toujours démarché pour, et si on m’avait donné la possibilité d’en faire un, je l’aurai fait. Mais, sincèrement, aujourd’hui, avec le recul, je trouve que c’est très bien comme ça. La démarche qui m’a toujours habité c’était de montrer une certaine diversité. Mais, réellement, mes maxis, ont quand même un axe, ils ont balisé le terrain. Le premier maxi, Prélude à l’odyssée, avait pour objectif de travailler sur la puissance du verbe. Il y avait dessus un titre comme ‘Mon nom en autographe’, produit par Lumumba, avec une volonté de mettre en place une ambiance posée, laissant de la place pour les mots. » – Propos recueillis par l’Abcdr du Son en septembre 2002.

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