Sortie

Tout Simplement Noir - Le Mal de la nuit

« Pour ceux qu’en éprouvent le besoin/Qu’ils soient responsables dans leurs textes/Nous rien n’nous empêchera d’parler/D’alcool, de ‘tasses et de sexe. » Tout Simplement Noir est un groupe à part dans l’histoire du rap français. Parce qu’à l’époque où la scène était un peu crispée, TSN n’a jamais lésiné sur les ambiances détendues et les textes salaces, ouvrant la voie, au même titre que Doc Gynéco, à toute une génération d’artistes moins portés sur les atmosphères austères façon Queensbridge que sur le G-Funk californien et le lifestyle qui en découle. Parce que TSN avait la volonté de faire du rap français, et pas simplement du « rap en français ». Parce que le trio a tout fait en autoproduction complète, avec un certain succès commercial. Le Mal de la nuit signe néanmoins l’arrêt de l’aventure, TSN se séparant plus ou moins à sa sortie. Sur l’album, on retrouve une formule bien connue : textes bien crus mais plutôt bien écrits, instrus funky et entraînantes, interludes barrées. Le Mal de la nuit manque peut-être un peu de morceaux marquants. « De la Kapitale » ou « Club TSN » font le boulot, mais il ne s’agit pas non plus de véritables hymnes paillards comme pouvaient l’être « Goutamafonkybite » ou « À Propos De Tass » sur Paris Nocturne. Suite aux remous au sein de Tout Simplement Noir, Le Mal de la nuit ne bénéficiera que d’une promotion tronquée. Le groupe se reformera treize ans plus tard, en 2010, à l’occasion d’un concert.

J L’Tismé et Parano Refré

(MCs de Tout Simplement Noir)

« L’album sort un peu au moment où le groupe se sépare. MC Bees est parti, donc on n’a pas pu assurer réellement la promotion. Mais en réalité, niveau ventes, il a pratiquement aussi bien fonctionné que le premier. Et puis c’était pendant les grandes grèves de 1997, on n’a pas eu de chance, la mise en bacs a été vachement ralentie, près de trois mois après ce qui était prévu. Mais c’est vrai qu’on n’a pas eu de rotations radio, on n’a pas fait de clips. C’était le moment où le rap français prenait de l’ampleur, donc on est passés un peu inaperçus. Mais les gens connaissent bien les morceaux de cet album aussi, notre public nous a suivi. Juste, le groupe s’est arrêté donc c’était une période plus difficile. » (Propos publiés dans l’interview de Tout Simplement Noir, L’Abcdr du Son, octobre 2010)

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