Royal Arena Festival, édition 2015
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Royal Arena Festival, édition 2015

Photos et vidéos : Royal Arena

Franchement, on était partis pour faire l’impasse cette année. Parce que l’eau qui coule sous les ponts en douze mois avait été particulièrement abondante. Parce que les mauvais souvenirs de l’an passé aussi. Mais quand le staff du Royal Arena est entré en contact avec nous pour renouveler notre partenariat, après un examen attentif du programme de l’édition 2015, on s’est dit qu’on ne pouvait pas rater ça. Non Phixion rabiboché, Jurassic 5, Busta Rhymes, Apathy & Celph Titled, etc., etc., etc. N’en jetez plus, on arrive. Mais cette fois on loue un appartement au centre de Bienne et on vient avec la navette du festival.

L’occasion donc de découvrir l’ambiance du shuttle bus (et les compétences en binge drinking des passagers). A côté de l’arrêt une énorme bagnole sponsorisée par Red Bull plonge dans l’ambiance en passant du son très fort. « Roc Boys » de Jay-Z succède ironiquement à « Everything is Heltah Skeltah »… Shawn Carter is nice but Sean Price is the Best. R.I.P. Le fantôme de Ruck planera d’ailleurs tout le weekend sur Orpund, chacun y allant de son hommage à P, décédé une quinzaine de jours plus tôt.

 

Ressortez vos lunettes spéciales éclipse.

Jour 1 Veteran’s day

Parce qu’apparemment aucune ville d’Europe n’est épargnée par les bouchons du vendredi soir, l’arrivée à Bienne s’est faite bien plus tard que prévue. Les hostilités sont donc déjà bien entamées une fois sur les lieux du festival. On a juste le temps de voir 1995 quitter la scène après avoir visiblement conquis le public. A l’affiche de ce vendredi, ou plutôt de ce qu’il en reste, pas mal de vieilles gloires : Non Phixion, Prhyme, et Busta Rhymes mais aussi T.I et les Allemands de Genetikk.

L’opportunité pour nous de voir Busta pour la première fois, après l’avoir raté à plusieurs reprises lors d’autres festivals. D’assister à la prestation de Non Phixion également, dont on ne connaîtra jamais les coulisses de la reformation (tant mieux d’ailleurs), mais que ça fait plaisir de revoir au complet. Le set de Genetikk a servi de pause pipi-bouffe-bière (il en fallait une) et pour celui de T.I., la fatigue l’a clairement emporté sur la curiosité. Voici le déroulé de cette soirée.



20h05-20h15 : 1995 (enfin les deux derniers morceaux)

20h12, Un pyromane dans la forêt : à la fin du concert de 1995 se termine, on découvre que Freestyle (ex-Arsonists) est une nouvelle fois host du festival. Le mec doit vivre dans les bois attenants le reste de l’année.


20h15-21h30 : Non Phixion

20h15, Frère ennemi : Non Phixion monte sur scène. Au fait, il devient quoi Necro ?

20h22, Fêlé en étoile : Goretex a un énorme pentacle cousu sur sa veste. Ça doit quand même être un sacré bordel dans le crâne de ce garçon.

20h53, Retournement de veste : ça peut paraître bizarre aujourd’hui mais quand The Future Is Now de Non Phixion était sorti en 2002, on avait été déçus.

21h11, Vil conducteur : Electric Lucifer de Gore Elohim (ou Goretex) est l’un des albums les plus sous-estimés de ces dernières années.

N.B.1, White rapper chaud : c’était une question rhétorique, mais on a des éléments de réponse quant à l’actualité de Necro. Concert qui part en vrille, détention, expulsion, interdiction de territoire suisse. La crise de la pré-quarantaine chez les rappeurs dans toute sa splendeur.

N.B.2, The Future is No : la première information quant à la programmation du Royal Arena Festival 2016, c’est donc que Necro n’en sera pas. Idem pour 2017 et 2018.

« A une heure et une proportion d’alcool dans le sang avancées, le costume porté par Busta Rhymes pouvait provoquer des crises d’épilepsie. »

21h30-22h30 : Genetikk

21h32, Fatal Bazooka : quand même, ça fait pas très sérieux les cagoules au mois d’août.

22h04, Passés à l’as : on a cru rater The Underachievers parce qu’on était arrivés trop tard. En fait on a raté Masta Ace apprend-on, qui les avait remplacés à la dernière minute.


22h30-23h30 : Prhyme (DJ Premier et Royce da 5’9″)

22h41, Pas Premier pour rien : gros contraste entre l’énergie de DJ Premier et celle de Royce da 5’9″.

23h07, Moment of Truth : la partie du set de Prhyme où Preemo joue avec les samples de morceaux mythiques est géniale.


23h30-01h00 : Busta Rhymes

23h35, Fake sapeur congolais : à une heure et une proportion d’alcool dans le sang avancées, la vue du costume porté par Busta pouvait provoquer des crises d’épilepsie.

00h09, Drunken Dragon : faudrait arrêter de passer le Courvoisier à Busta Rhymes, même s’il le demande avec insistance.

00h43, Top of the Pops : le mec a quand même posé sa voix sur un nombre incalculable de morceaux marquants…


01h00-? : T.I.

01h02, Joue la comme Gourcuff : on déclare forfait.

Comme les armes et la cocaïne.

Jour 2 Agent Orange, gargouillis et dinosaures

La journée commence par la dure expérience des courses dans un supermarché suisse, et l’impression que la France est un peu le tiers-monde du pays d’Henri Dès. Heureusement, il fait beau et pas trop chaud, soit le climat idéal pour un samedi au programme chargé : Apathy et Celph Titled, Termanology et Statik Selektah, Hopsin, Joey Bada$$, Youssoupha, l’Allemand SSIO, Swiss Rap All-Stars (on reviendra sur le concept) et Jurassic 5.

On mentirait en disant qu’on attendait beaucoup d’Apathy et de Celph, pas vraiment réputés pour la qualité de leurs concerts. Tout l’inverse de Jurassic 5, habilement choisis pour clôturer le festival, et réunis, à l’instar de Non Phixion, après quelques années de séparation. Termanology et Statik Selektah s’avèrent étonnamment bons, et Youssoupha confirme que les sets de rap français ne déçoivent que rarement. De façon apparemment fort peu judicieuse, la pause ravitaillement a lieu pendant le créneau d’Hopsin. Pour le reste, on n’en a (presque) pas manqué une miette.

 



17h00-18h00 : Apathy & Celph Titled

17h17, L’ubiquiste : après Onyx l’an dernier, R.A. The Rugged Man en 2013 et PMD en 2011, DJ Illegal (Snowgoons) était cette fois derrière les platines pour Apathy et Celph Titled, tout en tenant son stand de merchandising par ailleurs. Le mec est un sacré charbonneur. Et doit habiter en colocation avec Freestyle.

17h30, The Godz Must Be Lazy : plutôt cool de voir Apathy et Celph Titled en vrai… Mais niveau concert, c’est le minimum syndical.

17h53, Cerise sans gâteau : un peu relou les concerts où les mecs ne lâchent que des couplets et jamais de morceaux entiers…


18h00-19h00 : SSIO

18h01, Rappeur de proximité : non, le mec monté sur scène avec des habits orange fluo n’a pas été réquisitionné pour nettoyer la scène. Il s’agit de SSIO, un MC allemand, qui cultive son image d’homme du peuple en rappant dans des habits de travail.

18h24, Orange is the new Schwarz : une fois qu’on s’est habitué à l’orange pétaradant de son futal et à la langue allemande, SSIO n’est vraiment pas mauvais du tout.


19h00-20h00 : Termanology & Statik Selektah

19h06, Sbires potes  Termanology et Statik Selektah ont des dégaines à jouer les sous-fifres de Tony Soprano.

19h38, Still infamous : pas moins de trois fois en deux jours, l’instru de « Shook Ones pt.II » a été utilisé pour un freestyle sur la scène principale… Le morceau de Mobb Deep est officieusement le banger préféré des rappeurs (de trente ans ou plus).


20h00-21h00 : Hopsin

20h01, Borborygmes et châtiments : si on avait eu plus de courage on aurait attendu le set de Joey Bada$$ pour aller bouffer. Tant pis pour nous.


21h00-22h00 : Swiss Rap All-Stars

21h17, Contents Suisses : forcément on n’est pas cœur de cible, mais l’idée des « Swiss Rap All-Stars », réunissant plusieurs générations de rappeurs helvètes au cours d’un set d’une heure, est vraiment bonne et doit ravir les locaux.

21h48, MVP : on ne connaissait pas les rappeurs suisses francophones de La Base & Tru Comers, mais ce qu’on a vu nous a donné envie d’en savoir plus sur eux.


22h00-23h30 : Joey Bada$$

22h15, Déontologie : ça fait un quart d’heure, franchement c’est bon, on a essayé.

23h25, Le bon grain et les vrais : en deux jours, le terme « Real Hip-Hop » a tellement été prononcé, par des gens tellement différents les uns des autres, qu’on vient à se demander si le « False Hip-Hop » existe à quelque part. Serait-il temps de passer à autre chose ?


23h30-00h45 : Youssoupha

00h08, Aveux : même sans être fan de Youssoupha et encore moins des concerts de rap avec musiciens, avouons que le set est agréable.

00h31, Malek saoule tant : 17 000 spectateurs, beaucoup d’alcool, de la drogue, et pas d’embrouilles à déplorer. Comme quoi le rap n’est pas le problème. Sus à Malek Boutih.


00h45-02h15 : Jurassic 5

00h48, Élever le thon : mais de quoi a-t-on bien pu nourrir Chali 2na quand il était môme ?

01h05, Bêtes de scène : Jurassic 5, Termanology, Youssoupha… Les artistes les plus convaincants sur scène le sont souvent moins sur disque. Et inversement (voir Wu-Tang Clan, Mobb Deep ou MF Doom).

01h27, Hors format : ils font comment Nu-Mark et Cut Chemist quand ils prennent l’avion avec tout ce matos ? Entre les platines de toutes les dimensions imaginables et les samplers divers et variés, l’excédent de bagages doit sacrément douiller.

02h11, That’s Golden : difficile de résumer la prestation de Jurassic 5 en quelques mots… Mais si vous aimez le rap, la musique, la vie, ne les manquez pas quand ils passeront près de chez vous. En attendant, et s’il est nécessaire de vous convaincre, voici un résumé plutôt fidèle du concert.

Visiblement le DJ craint les chutes de projo.

Épilogue The Next Episode

Autre rendez-vous incontournable : en 2016, le Royal Arena aura lieu le 19 et le 20 août, pour sa dix-septième édition. Comme chaque année, saluons le parti-pris d’inviter à la fois des grands noms et des artistes qu’on a peu l’occasion de voir par ailleurs, et apprécions l’opportunité d’être associés à une telle manifestation. Longue vie au Royal !

 

Merci à zo. pour son aide.

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