Sortie

Zoxea

À mon tour d'briller

Moins d’un an après le brillant deuxième album des Sages Poètes de la Rue, c’est à Zoxea de faire des étincelles en solo. En amont de son album, il envoie « La ruée vers le roro » avec Busta Flex, son acolyte de IV My People. L’esprit hip hop chez eux, c’est la compétition, la passe d’arme, le dépassement de soi et de la concurrence. Si c’est vrai sur leur titre commun, ça l’est également au long d’À mon tour d’briller, où Zoxea enchaîne les démonstrations. Dans l’escalier de la rime, il saute une marche, redescend de deux, en avale trois et bondit tout en acrobaties et en flow, sur des beats de Madizm, Melopheelo et lui-même, la langue française et celle du Z pour seul filet. Et s’il se targuera plus tard de tout écrire de tête, la sixième piste, une improvisation menée sur scène à Lausanne ne laisse cependant aucun doute sur le fait que Zox’ est fait pour avoir un stylo dans la main. Ce premier opus n’est pas une carte de visite c’est une entrée par effraction et elle se fait avec fracas. Il ne se présente pas, il se pose là, s’accapare la lumière et il faut s’en accommoder. Rien à foutre des autres, Zoxea le dit lui-même sur le titre éponyme de l’album, nul ne lui barrera la route. Rapper est viscéral chez lui, cette musique maintient son souffle, il lui dédie un titre amoureux et s’assure aussi d’avoir des héritiers, invitant la jeune garde du Beat 2 Boul (et Don Choa) sur un posse cut martial : Salif, EXS, LIM, Sir Doum’s, Pass Partoo.  Le Pont de Sèvres a son parrain.

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1999, une année de rap français - le mix
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