Sortie

Mixtape Un Jour peut-être

Alors qu’ils sortent leur premier maxi sous la bannière Assassin Productions, 1999 est aussi l’année où les frères de La Caution fondent un label : Kerozen. Son acte de naissance ? La cassette Un jour peut-être. Héritière de ce temps bénis où les mixtapes tombaient du ciel, où les MCs y voyaient une fenêtre de tir pour s’affirmer et se faire une place en performant mieux que tout le monde, c’était aussi l’époque où personne ne craignait de se mélanger. S’il ne faut pas non plus sur-idéaliser la fin des années 1990, les vingt-huit pistes référencées sur les deux faces d’Un Jour peut-être rappellent que c’était l’opportunité de rapper qui faisait avant tout la bonne connexion. C’est ainsi que l’initiative des frères Mazouz et de Mouloud Achour, avec son visuel qui n’est pas sans rappeler l’incroyable second volume des SoundBombing produit par Rawkus, provoque quelques rassemblements improbables. DJ Kore est aux manettes de l’intro, La Caution croise le fer avec Boogotop dès la première piste rappée et c’est Rohff qui clôture la mixtape avec un titre. Voilà pour les grands écarts. Et si sur Un Jour peut-être, l’auditeur croise aussi bien Les Spécialistes, Fabe ou Endo que les proches de La Caution (Izno, Saphir et TTC qui s’offre même un featuring avec les finlandais d’Elastinen), la cassette est finalement l’une des toutes premières pierres à ce qui plus tard sera appelé – malgré lui – le « rap alternatif », puisque l’acte de naissance de Kerozen est aussi celui de L’Armée des douze.

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1999, une année de rap français - le mix
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