Pour beaucoup, Afro Jazz est un groupe de la galaxie NTM qui a collaboré avec Ol’Dirty Bastard, donnant au passage au rap français l’une de ses meilleures collaborations transatlantiques. Pourtant, Jaeyez, Daddy Jockno et Robo ont aussi brillé par eux-mêmes : leur EP Perle Noire et leur premier album Afrocalypse sont de franches réussites. Sur AJ-1 Révélation, Jockno a quitté le navire et Afro Jazz est dans le dur : malgré un single efficace (« Lutèce »), le disque est trop long et finit par tourner en rond. Les productions manquent un peu d’épaisseur, l’envie ne semble plus vraiment là : ça sent la fin de cycle et l’aventure va prendre fin peu de temps après la sortie. Jaeyez confirmera plus tard que l’album s’est fait dans des conditions difficiles et avec un sentiment d’urgence. Dommage, car il y a sur AJ-1 Révélation des bons moments de rap (« Mœurs illicites » par exemple), qui se retrouvent noyés dans un ensemble assez terne et manquant de cohérence.