Comme une sarbacane

La Cliqua

("Conçu pour durer", 1995)

Au classement des collectifs les plus estimés mais aux potentiels sous-exploités, La Cliqua tient le haut du pavé. "Pas le temps pour les regrets" clamaient deux têtes chercheuses. Ils n’avaient pas tout à fait tort. 'Comme une sarbacane' fait partie des premiers morceaux chocs du collectif de Paname. Extrait de l’historique EP "Conçu pour durer", il impose Rocca en tête d’affiche et figure générationnelle.

'Comme une sarbacane' vu par ROCCA : "C’était l’époque dorée de La Cliqua en 1994. Sur "Conçu pour durer", en plus des morceaux collectifs, chacun a eu le droit de faire un solo. Je me souviens que Chimiste avait fait une mélodie de dingue, un beat bien lourd avec un côté Jazz. Tout le monde disait que cette production était pour moi. Je l’ai écoutée, et je me suis mis à écrire tout de suite les paroles. En deux jours, j’avais terminé le morceau. Je savais très exactement tous les détails que je voulais incorporer, les bruitages, le son de la jungle, les scratches de Gallegos. A l’époque, on enregistrait sur bandes. Il n’y avait pas de Pro Tools, c’était du one shot avec deux pistes ouvertes pour les voix. Et avec La Cliqua il ne fallait surtout pas se rater, tu avais toute l'équipe qui te regardait à chaque fois.

C’était mon premier morceau solo, du coup je voulais mettre le paquet et bien poser mon côté colombien. Je voulais laisser ma marque, qu’on puisse me différencier de tous les autres MCs. J’ai fait ce parallèle entre la jungle amazonienne et la jungle urbaine de Paris et sa banlieue. L’écriture et le flow restent mes préoccupations premières quand je compose. 'Comme une sarbacane' c’est une démonstration de ce que je sais faire, écrire une bonne histoire, un flow très rythmique et dansant, des bonnes métaphores et enfin un vrai message. Ce morceau c’est aussi moi : un Colombien qui sait parler français et un exercice de style en trois couplets, du vrai MCing. Je suis vraiment content que 'Comme une sarbacane' fasse partie des classiques du rap français."

Lire la chronique de "Conçu pour durer"

HLM3

Lunatic

("Mauvais oeil", 2000)

En quelque sorte, 'HLM 3' est le titre funky de "Mauvais œil". Une basse proéminente, des scratchs endiablés... et au moment où tout le monde s'apprête à lever les bras en l'air à l'unisson, Ali qui casse l'ambiance : "T'attends pas à me voir faire le pantin sur scène, laisse ça aux putains". Booba en rajoute : "J'peux pas faire mieux qu'mon rap de banlieue". Ça tombe bien, la concurrence non plus.

Indépendant

Booba

("Temps mort", 2002)

Avant de "débarquer chez Eddie Barclay", Booba était le symbôle de la réussite de 45 scientific qui trustait le haut des charts en indé. Le morceau n'est qu'un assemblage brillant de figures de styles aussi improbables ("Trop coloré comme un faux scal-pa") qu'angoissantes ("Y a la vie, ses bons côtés, moi j'suis sur l'autre berge"). Pas de refrain, juste une cascade de punchlines. Lire la chronique de "Temps mort"

Le combat continue part 3

Kery James

("A l'ombre du show business", 2008)

Kery James poursuit son déclin depuis une décennie. Pourtant, l’Orlysien rappelle à intervalles réguliers qu’il a gardé un souffle intact et quelques couplets anthologiques sous la semelle. "Dès que j’rentre dans la cabine, ça sent l’classique". Un brin présomptueux, mais finalement pas si faux.

L'empire du côté obscur

IAM

("L'école du micro d'argent", 1997)

Un jour, une bande de potes vit "Star Wars" et s'imagina à la place des forces des ténèbres. Ils n'avaient pas douze ans mais trente, n'utilisaient pas de faux sabres laser mais des micros. Et pourtant, leur délire ne fut pas ridicule. Au contraire. Il allait même donner naissance à certaines des plus belles heures du rap marseillais.

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