Sidekicks

En 2012, Hifi nous annonçait que son retour était imminent. En 2015, après avoir pris un peu de retard, il semble que le successeur de Rien à perdre, Rien à prouver commence à prendre forme. Avec « Babylone Système », le troisième membre des X-Men prouve que le temps n’a pas d’emprise sur lui. Sur une production signée Chilea’s, récemment remarqué sur Noblesse Oblige et prochainement derrière les platines pour le Noël de l’Abcdr, Hifi enchaîne name-dropping (cette phase sur X-Files et David Duchovny), sens du placement et lignes mémorables avec la facilité qu’on lui connait. Comme d’habitude, on est pressé d’écouter la suite.

On remet ça : une nouvelle édition de nos soirées ICECOLD. Et si vous étiez avec nous pour arroser nos 15 ans en septembre dernier, vous savez qu’il ne faut pas rater. L’Abcdr fête Noël au Nouveau Casino et invite pour l’occasion Ténébreuse Musique, Krampf et Chilea’s Beats avec Le Captain Nemo en guise de joker. Niveau actualité, la Ténébreuse est en pleine finition de son album déjà légendaire, Krampf est à la baguette du dernier album réussi de Hyacinthe, Mémoire de mes putains tristes, et Chilea’s place ses productions sur les projets d’Espiiem, Veerus ou Eff Gee. A eux tous, un bon condensé de l’année 2015, parfois triste, souvent riche et déjà célèbre. Donc célébrons, finissons l’année en beauté, en musique et les bras ouverts. Venez et participez à notre événement facebook, on vous attend !

L’idée de génie du jour nous vient du rappeur Richie Branson et du producteur Solar Slim. Le concept ? Prendre les mélodies les plus emblématiques de la saga Star Wars composées par John Williams et caler quelques-uns des couplets les plus mémorables de Christopher Wallace dessus. Le résultat ? Un projet de 15 titres (plus 2 interludes) absolument jouissif et qui nous rappelle une nouvelle fois à quel point Biggie était un rappeur tout-terrain.

Décidément, cette fin d’année 2015 est chargée pour Booba. Alors qu’il sort d’un Bercy triomphal et qu’il a livré un huitième album réussi, OKLM, le site qu’il a lancé il y a un an, a signé sa première mixtape le 20 novembre. Un projet qui a choisi de mettre les projecteurs sur plusieurs nouveaux talents et qui contient son lot de bons moments. On y retrouve des rookies dont on commence à parler de plus en plus (Cahiips, Sianna, Jones Cruipy ou Hornet la Frappe), Damso dont le couplet sur Nero Nemesis a fait son effet ou des invités encore relativement inconnus mais pourtant prometteurs (NJ, Coms, Billy…). Un projet ambitieux qui a le mérite de donner une véritable vitrine à toute une partie de la nouvelle génération.

Il est arrivé, comme ça, en fin de journée. Sans prévenir. Samedi, Jazzy Bazz poste sur son compte Twitter un lien YouTube. Intrigué, on ouvre la page. La devise de Paris s’affiche, et les premières images défilent sous nos yeux : Paris la nuit, en noir et blanc. Sans doute tourné à la Super 8. En bande-son,  le jeune rappeur natif de la capitale étouffe sa rage pour en ressortir un titre. « Fluctuat Nec Mergitur ». Le cœur lourd, Jazzy Bazz fait ainsi une pause dans la promotion de son futur premier album pour livrer ses pensées et exprimer toute sa colère après les attentats qui ont frappé la capitale le 13 novembre dernier. Pas de réponses, mais beaucoup de rancœur (et un peu d’espoir) dans un titre épuré, écorché vif, et très touchant. Jazzy Bazz roule dans les rues de Paris en déclamant son texte, sans jamais adresser un seul regard à la caméra. Comme si il ne voulait pas attirer l’attention. Une forme de pudeur et d’humilité riche d’enseignements : cette fois-ci, c’est bien la musique qui prime sur le personnage. Paris appréciera.

On nous demandait quand allaient revenir les émissions en public et on répondait souvent qu’on attendait la bonne opportunité. C’est chose faite avec la sortie imminente de Rohff Game, le huitième album de Rohff. Un rappeur avec qui nous n’avions jamais pris le temps de réaliser un vrai entretien fleuve. Ce sera donc réparé le 8 décembre. Pour assister au tournage, vous n’avez qu’à envoyer un mail à publicabcdr@gmail.com.

Deux mois après la mise en ligne de « Magie Noire », le clip des Bavoog Avers dépasse les 200 000 vues. Preuve que quelque chose se passe autour du groupe Lyonnais. Désormais, les projecteurs se portent sur Eddy qui prépare un EP solo, Tout Eddy, et qui vient d’en sortir le premier extrait en avant-première sur l’Abcdr Du Son. Mêlant impertinence bienvenue et bons mots bien placés, « Cabanon » satisfera les habitués du groupe et devraient convaincre les plus réticents. Un garçon à suivre.

Une boucle cuivrée de trompette, une vision citadine nocturne mise en images autour d’un grain VHS vintage. « Le compteur tourne » renvoie au milieu des années quatre-vingt-dix, aux plus belles heures de Pete Rock & C.L. Smooth, A Tribe Called Quest et débuts de Gang Starr. Figure du rap hexagonal depuis deux bonnes décennies, Kohndo a arboré bien des casquettes, ici celle d’un chauffeur de taxi, mais en gardant un certain état d’esprit. Les mots éternellement posés, avec de la gamberge sans être prétentieux, il annonce avec ce premier morceau son nouvel album solo, le quatrième. Intitulé Intra-muros il devrait sortir le 5 février. Vivement.

Depuis quelques mois, le rap français est secoué par un retour fracassant des musiques africaines et antillaises dans son cercle. Maître Gims bien sûr, mais aussi Niska, Gradur et même Booba mélangent à tour de bras les rythmes de toutes horizons ensoleillées, brisant de nombreuses frontières à la nage, au plus grand dam des autorités européennes.

MHD va plus loin en proposant en quelques freestyles vidéos une version afro de la trap, ce courant devenu majoritaire en France, entretenu par une nuée d’ersatz de Migos et Lil Durk. L’innovation de ce parisien de 19 ans se trouve dans ce mix rafraîchissant, rendant le chant guerrier du trappeur plus enjoué et dansant. Plus que l’expérience Bisso Na Bisso, l’Afro Trap est possiblement un nouveau courant, une exception française non sans rappeler les meilleures heures de la Mafia K1fry et qui pourrait faire de nombreux adeptes vu l’engouement exponentiel.

Alors que la quatrième partie vient d’arriver dans la chicha près de chez vous, notre préférée reste l’hymne au Paris du foot et de la Champions League, déjà un tube en direct du XIXème arrondissement. C’est décidé, on va danser tout l’hiver en terrasse.

Hyacinthe a (enfin) sorti son premier album, SLRA2 – Mémoire de mes putains tristes, et en a profité pour confirmer que 2015 est une cuvée exceptionnelle pour le rap français. Histoire de célébrer ça comme il se doit, le rappeur prendra le contrôle du Social Club le 10 décembre prochain avec L.O.A.S et Krampf, les autres membres du DFHDGB. Si vous souhaitez gagner quelques places pour cette soirée qui s’annonce d’ores et déjà mémorable, on vous donne rendez-vous sur notre page Facebook.