J'appuie sur la gachette

Le nouveau suicide de Tuerie Balboa

Après Murder Demo l’an dernier, c’est toujours flingues, gants de boxe et B-Sides pour un Tuerie Balboa cette fois plus libéré. En s’attelant à rapper sur quelques une des productions les plus marquantes de ces derniers mois, sa Kurt Cobain musique s’amuse et s’installe comme un gamin dans un square. « Rico » de Meek Mill et Drake, « U Mad » de Vic Mensa et Kanye West, ou « Finis-les » d’Alonzo, pour ce côté ci de l’Atlantique, voici autant de terrains de jeu loin des détonations qui résonnent dans un garage de Seattle.

Sur ses neuf titres, le Boulonnais entremêle brutalité et sensibilité, celles d’un garçon évoluant visiblement dans un univers violent et empreint de solitude. Il rappe à propos des filles. Il y a son ex et les autres. Mais aussi les cœurs brisés et les nuits de luxure. Il chante la vie de rue, dédicace son « avocat juif », Rihanna, et sa psychologue, dont il dit avoir peur qu’elle « écarte ses cuisses en consultation comme le logo de [ses] VI . »

Temps forts de cette courte mixtape , « Madame va chercher l’argent » ou encore « Chris Brown », textes déposés comme des linceuls sur des faces B de Partynextdoor ou d’un certain Young Thug. Une influence tatouée comme l’empreinte d’un canon sur la tempe chez Tuerie Balboa. À vrai dire, les requiems doivent rarement leur célébrité au hasard. Et encore moins ceux des boxers, dont l’entrée sur le ring se fera cette fois sur un air lancinant de MGK. Avec la Suicide Mixtape, le dernier round est encore loin.