Kespar sait ce qu’il se trame sous les bandanas

Il y avait eu les trois bandanas qui comptaient des billets dans le clip de « Nayousabi », prélude à quatre autres titres mi-trap mi-chantés et salués par le petit succès de « #123 », posé avec Lecyjade. Puis il y a « Bandana », faux retour à la case départ, celle que Kespar partage avec Linkrust, le beatmaker avec lequel il a réalisé ses deux précédents projets. L’alchimie est toujours aussi redoutable et comme il l’a prouvé à chaque titre depuis dix-huit mois, Kespar est d’une polyvalence rare en plus de savoir se renouveler. Cette fois, c’est sur un instrumental où le plus dub et détraqué des reggae flirte avec un rythme syncopé que le Grenoblois pose un texte admirablement séquencé. C’est une nouvelle fois bien chanté autant que bien rappé, entre nonchalance fluide et accélérations bien découpées. « Bandana » ou une complainte en forme d’avertissement, le bandana à la place des dreadlocks et qui fait léviter le gang de ceux qui ne sont pas dupes.