Jeune LC entre « Croyance & Perdition »

Cela fait des années que le Jeune LC offre de temps à autre une friandise : un couplet chez ses potes Loveni et Ichon, une apparition avec Myth Syzer, un inédit caché dans une rare interview… Le Parisien n’est pas de ceux qui inondent la toile de musique, trop occupé sans doute à « vivre ses textes »; si bien que le sablier s’écoulant, la sortie d’un projet musical officiel paraissait de moins en moins vraisemblable. Les promesses n’engagent après tout que ceux qui y croient, et la liberté qui émane des sons de Jeune LC n’a pas franchement besoin d’un format spécifique pour s’exprimer. Toujours est-il que celui que nous qualifiions de « secret le mieux gardé de Paris » il y a deux ans a fini par offrir un EP six titres le premier septembre dernier sur Soundclound.

L’EP s’intitule Croyance & Perdition, et ne compte qu’un morceau déjà connu, « 48 bars » produit par Myth Syzer. C’est comme un livre ancien ouvert sur le monde mais coincé chez un bouquiniste dans Paris. La voix du Jeune s’échappe d’une terrasse, suit des Boulevards, s’élève vers une tour… Tout est jeune depuis des décennies dans la musique de LC, marquée par la peine et porteuse d’amour pourtant. Plein de belles lignes se font jour au fil des textes qu’il écrit. Il y a du bicarbonate en ébullition, des dents perdues et des amis disparus (« repose en paix Desty Corleone »), mais aussi du mélange de cultures, des filles en 501 et des nuits festives. C’est la même dope qu’à l’accoutumée chez Jeune LC, et elle est toujours aussi douce, toujours aussi dure.