Jeune et joli Bobby
Interview

Jeune et joli Bobby

Bobby exerce son art à Genève, où il a grandi en voyant opérer le collectif Marekage Streetz dont il fait désormais partie. À vingt-cinq ans, il vient de sortir son premier album, Garçon facile, dans un esprit différent de ses précédentes mixtapes. C’est un disque débordant d’amour, à l’instar de son auteur et de cette interview.

Photographies : Ivan La Vague

Abcdrduson : Tu dis être de la « Génération Marekage Streetz », peux-tu présenter ce collectif ? Quels liens as-tu avec ?

Bobby : Quand j’avais douze ans, j’ai fait la connaissance de Bil alors que Marekage Streetz était en train de se former. J’étais un petit et j’ai grandi en écoutant leurs morceaux, j’étais invité à des concerts, à des shows. Le premier disque sur lequel je suis apparu, c’est eux qui m’ont invité aussi. Puis avec le temps, j’ai intégré le collectif, notamment parce que j’ai appris l’ingénierie sonore. J’étais déjà dans le collectif de cœur, mais là j’ai réalisé le dernier projet de Marekage Streetz et la prochaine mixtape de Mr. Bil, puis j’ai un œil sur la direction artistique. C’est un collectif, mais j’irais plus loin : c’est un mode de vie, un état d’esprit. Assumer ce qu’on est. Quand Marekage Streetz s’est formé, à Genève les gens les traitaient d’alcooliques, ils disaient que ça fumait trop, il y avait plein de critiques comme ça. Ils les traitaient de gens normaux en fait ! [Rires] C’était juste le triste quotidien. Marekage Streetz c’est un collectif, un groupe, une nébuleuse, un quartier… A l’époque tous ceux qui à Genève venaient de La Jonction savaient les reconnaître. Dernières Air Max, jean, tee shirt un-deux-zéro-five, c’était tout un style, que tout le monde reprenait. Franchement c’était violent, et ça a eu un effet dans toute la Suisse romande. Tout le monde en parlait.

A : Quelle est votre place sur la scène suisse et à Genève ? 

B : On est là depuis toujours… On connaît tout le monde. J’ai enregistré le premier morceau de Di-Meh, je l’ai fait monter sur ses premières scènes. Genève, c’est une petite ville, et dans le rap tout le monde se connaît. Je croise toujours des gens qui me disent que le style de Marekage Streetz  de l’époque leur manque, donc il y a ce côté old-school, mais avec moi, avec la nouvelle vague, on est toujours là. Ce qu’il y a eu, c’est qu’à un moment, après les premiers projets de Marekage Streetz il y a eu un creux. C’est cool le rap mais il faut payer son loyer et rendre ses parents fiers, et ce n’est pas le rap qui va t’y amener. Donc chacun a fait sa route à un moment, certains n’ont plus jamais touché un micro et ne veulent plus en toucher, d’autres rappent encore. Il y en a qui sont dans le design, il y en a qui ont eu des problèmes de santé ou des problèmes judiciaires… Il y a de tout en fait. C’est la vie, c’est juste la vie. Du coup ce n’est pas facile de dire la place du collectif. Marekage Streetz a gagné un award [via le site reprezent, NDLR], moi j’en ai gagné deux. Mais c’est à titre purement honorifique, il n’y a pas vraiment d’industrie, c’était pour nous reconnaître entre nous, créer un jeu.

A : C’est avec ton groupe Coffee Shot que tu as gagné ces awards, quelle était cette formation ?

B : Je pense qu’artistiquement, je suis réellement né à partir de 2015. Ce que je faisais avant, c’était apprendre, découvrir. Coffee Shot, c’est un groupe que je formais avec un gars qui s’appelait Unconito et un graphiste, Arthur. C’était de l’expérimentation. Je suis quelqu’un qui n’a pas de préjugé, mon pote c’était un blanc bien cultivé, moi j’étais un reubeu caillera, et j’aimais bien ce genre de mélange. Maintenant Unconito a arrêté de rapper, il est entrepreneur, et Arthur est toujours dans le graphisme, mais je suis le seul encore dans la musique.

A : Cette année tu as sorti une mixtape avec encore un autre groupe : B&C. De quoi s’agit-il ?

B : En fait j’ai un pote qui n’arrêtait pas de me dire qu’il avait un collègue dans son entreprise qui rappait en anglais. Il est plus jeune que moi et n’avait jamais vraiment eu l’occasion d’expérimenter son truc. Il m’appelait tout le temps mais je ne le connaissais pas et quand je ne connais pas quelqu’un au début j’ai un peu de peine à m’ouvrir. Mais un soir il m’a fait un freestyle, j’ai tilté un truc et je lui ai proposé de faire une mixtape ensemble. On a fait ce groupe, et c’était l’occasion de donner un coup de pouce à un gars de ma ville un peu plus jeune que moi. En plus on ne rappe pas dans la même langue, je trouve ça tripant. On est dans une ville internationale, dans un pays où on parle trois langues, je ne peux pas me mettre de barrière à ce niveau. Moi je suis Italien et Tunisien, je parle couramment anglais et j’aime bien mélanger les langues. Après c’est un pari risqué parce que moi les morceaux où il y a un rappeur anglophone et un rappeur francophone, ce ne sont pas trop des trucs que j’écoute, donc c’était un défi. Tout n’est pas parfait mais j’estime que j’ai donné mon maximum pour mélanger ces deux langues, ce qui est dur.

A : Et Milfranc Suisse, c’est une structure que tu as créée, un label ?

B : C’est un truc que j’ai fait quand je me suis retrouvé un peu solo, mais j’ai un peu abandonné. Je m’enregistre tout seul, je pourrais tous les jours monter un label et lui donner un nouveau nom ! [Rires] Avant j’étais juste un rappeur comme les autres, quand j’ai créé ça, c’est-à-dire que je pensais qu’un jour peut-être j’allais vivre de mon rap, ou que faire de l’argent avec ma musique était une fin en soi… J’étais jeune, je grandissais, pour moi le capitalisme c’était de la balle. Mais après deux trois trucs dans ma vie, je me suis rendu compte que ce n’était pas une fin en soi, et qu’être heureux, ce n’était pas être riche ou pas. Il y a des périodes où j’ai eu pas mal de sous, d’autres où je n’avais rien, et aucune n’a fait que j’étais plus heureux. Aujourd’hui, Milfranc Suisse n’existe plus, mais j’ai monté un label, Nuage Violet, où en plus de moi, il ya trois autres Genevois : Ouss, Jeune RAS et Codi.

A : Quand est-ce que tu as commencé la musique ?

B : J’ai découvert le rap vers dix ans, et j’ai commencé à en faire à douze ou treize ans. Ma grande sœur avait un petit copain qui écoutait du rap : la FF et tout. J’ai complétement tripé sur ce truc et je pensais que j’étais le seul gars de la planète à écouter du rap, alors qu’il y avait déjà Double Pact, Sens Unik, et plein de trucs. Mais vu que j’étais un gamin, chez moi, je ne savais pas. A l’école à ce moment-là personne n’écoutait de rap à mon âge, du coup je pensais vraiment que j’avais découvert un truc, et ça ne m’a plus quitté. Avec le temps ça me fait un peu moins triper, des fois ça me rend un peu triste. Des fois, les gens font du rap sans qu’on sache vraiment pourquoi… C’est juste pour se montrer, ou pour faire des sous, et moi je fais du rap parce que c’est instinctif, c’est presque une maladie. Plein de fois, je me suis dit « j’arrête ! »

A : Tu rappes chaque jour ? 

B : Tous les jours je crée quelque chose dans ma tête, ou j’enregistre quelqu’un, ou je mixe, ou je rappe… Je suis dans la musique, et j’écris tous les jours. J’improvise aussi, que ce soit au travail, sous la douche, en marchant, je réfléchis constamment. Je crois que j’ai un petit problème d’hyperactivité.

« Je ne me suis jamais soucié du regard des gens, je n’ai rien à leur prouver.  »

A : Tu as posé avec Emotion Lafolie, et tu as dédicacé Riski sur un morceau. Dans quelle mesure as-tu été influencé par Noir Fluo ?

B : J’ai grave écouté Noir Fluo, et en même temps j’ai grave trainé avec Emo ! Je ne sais pas si c’est une influence, mais on a des points communs. Je connais leur réputation et je sais que les gens ont peur d’eux. C’est un peu des fous mais moi je sais être ouf, et je sais être poli. On vit dans une société où on se ment à soi-même, et où il y a beaucoup de frustration. Quand un mec fait devant toi un truc que tu n’oserais pas faire, tu vas dire « mais il fait quoi ce bouffon ? » alors que si tu creuses dans ton esprit, c’est juste un truc que tu aimerais faire mais tu n’oses pas, car tu te soucies du regard des gens. Ça te frustre et tu as de l’animosité envers le gars. Noir Fluo, c’est des gens qui s’en foutent. En tous cas Emo ! Riski je ne le connais pas mais je sais qu’on a des points communs dans le sens où on ne se soucie pas du regard des gens. Moi, je ne m’en suis jamais soucié, c’est aussi pour ça que j’ai osé faire un premier album où je ne parle que de filles et d’amour. Je m’en fous que les gens disent que ce n’est pas caillera, pas thug… Je n’ai rien à leur prouver.

A : Tu as repris le morceau de Mai Lan qui reprenait La Caution. Ce groupe, l’as-tu beaucoup écouté ? 

B : Dans ma classe, tous les gars écoutaient LIM, Alpha 5.20. Ils écoutaient ça avec le cœur. Dans le quartier, tout le monde écoutait ça et moi quand je leur montrais La Caution, ils me regardaient chelou. C’est un des groupes qui m’a appris à être ouvert d’esprit. J’ai découvert La Caution, j’ai kiffé et je le proposais à l’école, on me disait « mec je ne comprends rien, qu’est-ce qu’ils racontent ces mecs ? » Mais je me suis battu pour faire écouter ça à des gens, et des fois ça marchait, ils ouvraient leur esprit. C’est comme ça que je connais La Caution ! Pourtant je n’ai pas vraiment saigné leurs albums, mais ils m’ont fait me rendre compte que l’on pouvait être différent. J’aime la différence, j’aime les gens qui amènent leur sauce. Aujourd’hui, je pense que si La Caution sort un album, ils ne sont plus alternatifs, ils sont clairement dans la tendance, ils avaient juste de l’avance. Les gens qui ont de l’avance, on va leur dire qu’ils sont un peu chelous, et dix ans après on réécoute le son et on se rend compte. Noir Fluo c’est pareil, ils étaient grave en avance… C’est comme ça, c’est l’art.

A : Doc Gynéco semble aussi être une inspiration pour toi, non ?

B : C’est sûr ! Je l’ai rencontré il y a un an, j’ai passé du temps en studio avec lui. Déjà j’ai trop kiffé l’humain. J’avais vu des vidéos de lui, des passages télé, et j’avais trop kiffé celle où il s’embrouille pour son pote, et ce pote était là le jour où j’ai rencontré Doc Gynéco. J’ai kiffé tous ses albums personnellement, j’ai une vision un peu différente de celle des gens je pense, mais j’ai aimé son évolution, son histoire en fait. C’est une bête d’influence, un des meilleurs artistes français pour moi ! J’adore ce mec et tous ses albums, même celui produit par le fils Sarko ! Je suis Suisse, ça ne me concerne pas ces trucs, donc j’avais cet a priori en moins, et quand j’ai écouté l’album, je l’ai trouvé bien produit, les sons me parlaient, j’ai kiffé ! J’adore Doc Gy’. Après je ne sais pas si je pense à lui quand je fais mes sons. Quand je fais des sons, je pense à Migos, à B2o… Eux ce sont mes vraies influences. J’écoute surtout Alkpote, Damso, Booba, en France actuellement. Même si je fais des sons d’amour, je vis autre chose et j’écoute autre chose.

A : Concernant ta musique…

B : [Il interrompt] Excuse, je voulais aussi citer le meilleur rappeur de France, Joe Lucazz ! Je me suis toujours dit que si un jour je réussis, je signe direct Joe Lucazz ! Je lui céderais ma place, c’est le patron.

A : Toi et ton entourage utilisez souvent le terme de wavy pour définir votre style. Max B, et plus largement Harlem, tiennent quelle place dans ta vie d’auditeur ?

B : Dipset, French Montana, Max B, toute cette vague, ce que j’ai toujours kiffé, c’est la réalité de leur musique. Ils rappaient ce qu’ils vivaient, ils étaient réels. Nous on est comme ça, on est réels. Parfois, les gens me disent : « Mais comment tu as fait ça ? Tu connais lui, tu connais ceci ou cela ? » Mec, je fais juste des trucs. Je vis. Ça m’étonne que les gens surestiment la vie, comme ça. Et c’est ça que je kiffe chez ces rappeurs, ce côté réalité. Leur musique est le reflet de ce qu’ils sont. J’aime l’authenticité. La musique a quand même de l’effet sur les gens, sur leur humeur, donc je préfère les artistes authentiques. Soyons cools, soyons réels. Sinon les gens vont croire des conneries après.

A : Ton premier album Garçon facile intervient après une série de trois mixtapes gratuites, et il était censé sortir après la deuxième de ces tapes. Pourquoi avoir attendu davantage ? 

B : Aujourd’hui j’ai vingt-cinq ans, et quand tu es jeune, tu es sûr de toi et tu penses que tu es dans le futur. Moi, j’ai pris un peu de temps pour me stabiliser et me trouver artistiquement. Entre Argent Automatique vol.1 et Argent Automatique vol.3, il y a eu plein d’événements dans ma vie. Je me suis séparé avec mon ex, je vivais avec une fille… Tout s’est écroulé et j’ai eu plein de problèmes, des trucs de thunes, des problèmes de la rue aussi. Il a fallu se refaire. Du coup, en me refaisant j’ai aussi entrepris de me chercher, et je pense que ces mixtapes représentent cette recherche. Quand on m’a dit que j’avais gagné un award pour Argent Automatique vol.2 j’étais étonné parce que j’avais déjà oublié le truc ! Vu que c’est vachement ma vie, je ne réécoute pas forcément… C’est juste de la sorcellerie des fois, je le fais puis je n’écoute plus le truc, je le nie dans ma tête. [Rires] C’est vraiment avec ces trois mixtapes que j’ai commencé à me trouver, et avant de faire un premier album, c’était important. Je me disais qu’il fallait que je sois sûr de mon coup, et prendre plus de temps. Je pense que j’ai bien fait. Pour la première fois avec cet album, je me suis fait enregistrer et driver par quelqu’un : Mathieu Witzig, Jeune Ras. Je voulais faire ainsi pour mon premier album, avoir le maximum de recul vis-à-vis des morceaux… C’est plus facile à deux, comme l’amour.

« Je voulais faire un album que je pourrais faire écouter à ma fille, à mon fils ou à mon chat, sans qu’ils aient de traumatisme. »

A : Par rapport à tes précédents projets, as-tu plus d’attentes quant à ce disque ? 

B : Entre le jour où j’ai commencé à enregistrer la version définitive de l’album et la veille de la sortie, il y déjà des changements, ce n’est pas le même état d’esprit. Au début, je voulais juste trouver une meuf ! [Rires] Je n’en pouvais plus, j’aime trop l’amour, j’en avais marre, j’aime vivre l’amour et je ne peux pas me contenter de trucs vite faits. Donc déjà, je voulais trouver une femme. Ca n’a pas trop marché pour l’instant… [Rires] Après, je voulais aussi faire un album que je pourrais faire écouter à ma fille, à mon fils ou à mon chat, sans qu’ils aient de traumatisme. Je voulais pouvoir en être fier, même vis-à-vis de mes darons. Quand je suis retourné vivre chez eux, je me suis rendu compte que j’avais un petit frère, qu’il écoutait mes sons et que ce que je disais avait une importance. Du coup, ça m’a fait cogiter, et j’ai compris l’importance des mots que tu mets dans ta musique.

A : D’où l’absence de vulgarité ?

B : Exactement. Je n’ai jamais eu besoin d’être vulgaire dans ma vie personnelle. Je peux marcher partout à Genève et tout te trouver ici : un travail, des trucs illégaux, ce que tu veux, et je n’ai jamais eu besoin de manquer de respect à quelqu’un ou d’être vulgaire avec. Et avec l’expérience aussi, j’ai remarqué que les rappeurs était grave des dépressifs, des complexés… Ce sont des gens qui vont faire les mongoles, juste pour évacuer leurs frustrations et leurs complexes. J’ai enregistré plein de rappeurs, des jeunes, des grands… J’ai remarqué ces trucs. Du coup je fais attention à ce que j’évacue, je n’ai pas envie de dégager de la frustration. Je veux évacuer des bonnes choses qui font avancer les gens. Si je devais raconter tous mes problèmes, je ferais un album qui s’appellerait Suicide et personne ne l’écouterait. Ou alors les gens l’écouteraient mais ils mourraient après.

A : Suisside.

B : C’est ça ! [Rires] Je pense qu’on a tous des problèmes. On est tous de la même classe, dans le même monde, et on a tous un peu les mêmes problèmes. Quand je vais voir mes potes à Amsterdam on se dit qu’on aurait pu grandir dans la même ville. On écoute la même musique, on a les mêmes chaussures, et dans cette mondialisation, nos problèmes sont un peu tous les mêmes… On connaît l’histoire, donc il faut proposer autre chose, donner de la force aux gens.

A : Il y a un vrai concept sur Garçon Facile, chaque morceau ou presque porte le nom d’une fille. Ce sont des personnes réelles ?

B : Elles existent toutes ! Tamara c’est mon ex, le morceau est un peu plus sombre. Les autres, ce sont toutes des potes, et j’ai essayé de sortir avec chacune. Certaines me disaient « mais non t’es complétement ouf, t’as déjà dit ça à l’autre » alors que j’y allais vraiment dans une démarche sincère. Ce sont toujours mes amies et elles sont toutes potes entre elles. Toutes les histoires sont véridiques.

A : Ce n’est pas difficile de mettre ça sur la scène publique ?

B : Non, ce n’est que du love. Je ne dis rien de négatif sur ces filles. Dénigrer la femme, je trouve ça trop relou… Les meufs qui se font siffler dans la rue, mes potes qui veulent m’encourager à faire ça avec eux… Ça ne mène à rien. On a tous des mères, des sœurs, des cousines, rien ne change entre un homme et une femme si ce n‘est l’organe reproducteur et les seins qui sont formés différemment. Au-delà de ça, ce sont deux gens de l’espèce humaines, on ne peut pas les juger ou les dénigrer par rapport à ça. Une fille qui veut sortir avec tout le monde, on ne peut pas dire qu’elle est facile. Donc moi j’ai fait ça, je suis un garçon facile, et puis, il y a quoi ? Tout ce que je cherche c’est de l’affection, du love, et partager ça. C’est important de partager ça parce que je trouve que même avec l’évolution du rap, c’est un truc qui est resté… Même si j’aime beaucoup Kaaris, le fait que le morceau « Tchoin » marche aussi bien m’a choqué. Ça me dérange un peu pour les femmes, en 2017 il faut passer au-dessus de ça.

A : Pour ce qui est des prods, tu fonctionnes comment ? As-tu des beatmakers attitrés, est-ce que tu achètes en ligne, ou peut-être en fais-tu toi-même ? 

B : Je ne fais pas de beat, je me suis promis de ne jamais en faire. J’ai essayé, c’était vachement compliqué, et vu que j’ai déjà appris à m’enregistrer et à me mixer, je me suis dit que je trouverais bien quelqu’un capable de me faire un beat ! Du coup je cherche sur internet, je paye des leases. Des fois ce sont des potes à moi qui achètent des beats, je les entends et je leur rachète. Je ne me prends pas la tête, le son, il faut que ce soit un feeling. Ca me prend toujours beaucoup de temps de trouer un beat pour un morceau personnel. Je ne cherche pas en fait. Je les essaie tous, et quand ça marche, je supprime tout et je garde le dernier.

A : Tu es dans une sorte d’expérimentation permanente.

B : Voilà ! J’aimerais bien faire un truc de jazz, mélangé à du hip hop. J’ai des petites idées comme ça mais pour l’instant je n’ai pas les moyens, ni les connaissances mais j’espère un jour le faire. La musique ne me fait pas exister, j’aimerais que ça marche et en faire mon boulot parce que c’est le truc qui me plaît. Je travaille déjà et ça me casse les couilles de bosser pour des trucs dont je me fous. C’est juste ça, mais du rap je n’attends rien si ce n’est de l’amour.

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  • Youyou,

    Il a bien changé le petit ASX.