Grödash, Lomepal, A2H & Missak
Table ronde

Grödash, Lomepal, A2H & Missak

Grödash, Lomepal, A2H & Missak, quatuor inédit et pas forcément évident, lié par la toute récente maison de distribution CLM. Interview débrouille avec des rappeurs optimistes.

Abcdr du Son : Comment est-ce que vous présenteriez l’entité CLM ?

Lomepal : Elle existe depuis un an et demi. Sur le marché, il n’y avait pas beaucoup de distribution pour les petits artistes comme moi. C’est cool qu’il y ait une plate-forme qui m’aide à défendre mon projet, un projet qui reste personnel puisque je ne suis signé sur aucun label.

Missak : J’ai découvert les ambitions de CLM il y a moins d’une heure. L’idée, c’est de regrouper des artistes indépendants qui sortent des projets carrés et aussi performants que ceux qui sortent en major sous l’égide de CLM.

A2H : C’est une alternative par rapport aux majors. Tu peux n’être signé sur aucun label et sortir un projet. C’est cool d’avoir quelqu’un qui est en mesure de sortir tes projets, de les mettre sur iTunes sans que tu ne dépendes d’une structure particulière.

Grödash : Il y a beaucoup d’artistes qui rappent dans les quartiers, qui ont un maximum de vues sur YouTube mais qui ne réussissent pas à passer le cap de la distribution. Quand tu commences à évoluer, le contrat de distribution est vraiment la première étape.

A : Il y a plusieurs rappeurs différents regroupés derrière CLM. Est-ce que vous vous reconnaissez les uns dans les autres et peut-on imaginer des tournées communes ?

Missak : Déjà, on s’était déjà croisé individuellement mais c’est la première fois qu’on est vraiment réuni.

Lomepal : C’est juste une distribution et pas un label.

A2H : Après, comme on a tous choisi cette structure, on peut dire qu’on a une démarche commune. On a beau être différent sur le plan artistique, je pense qu’on bosse de la même manière. On a fait un morceau ce matin [NDLR : il s’agit du cypher CLM] et c’était quelque chose de cohérent où chacun a amené son style. Gwillerm, qui gère CLM, décide ce qu’il a envie de défendre sur sa structure donc ça dépend de ses goûts. Hormis quelques trucs que j’aime moins, il a bon goût… Les gens assis autour de cette table aujourd’hui font partie des gens que j’apprécie [Éclat de rire général].

Grödash : La distribution est un autre aspect. On a tous une identité qu’on a créée chacun dans notre coin et on n’est pas forcément compatible pour tous se mélanger. En tout cas, tant qu’on peut s’apporter mutuellement de la force comme ça peut être le cas lors de scènes communes, je trouve ça intéressant. Dans l’absolu, ce serait cool de faire une tournée commune.

A : Ça n’est pas un scoop mais il est plus compliqué de vendre des disques aujourd’hui. Comment est-ce que vous vous situez dans cette atmosphère ?

Lomepal : C’est un paradoxe. On dit qu’Internet nous empêche de vendre des disques et c’est sûrement vrai… Mais, en même temps, c’est grâce à Internet que je vais en vendre. Je n’aurais probablement jamais été écouté sans Internet. Il y a des artistes qui sont là depuis plus longtemps et qui ont vécu le changement au début des années 2000 mais, en ce qui me concerne, je m’attendais à galérer pour vendre des disques. C’était déjà la règle quand j’ai commencé.

A : Comment est-ce que vous vivez le décalage entre les vues et les ventes ?

A2H : C’est Internet ! Je me doute bien qu’il y a des kids qui rentrent du lycée, regardent la vidéo… et vont peut-être même plus regarder la vidéo quand ils ne l’aimeront pas ! Acheter un CD, c’est une autre démarche. 10 balles, c’est deux grecs… Parfois, je mange un grec par jour donc acheter un CD revient à deux jours de graille [Rires]. C’est déjà une somme qu’on sort difficilement alors qu’on est artiste et qu’on devrait acheter les projets des gens.

Grödash : Dans les médias généralistes, le rap est toujours autant ghettoïsé. Si tu es un kiffeur de rap français, il ne te reste qu’Internet. La télé commence à passer du rap mais c’est pas encore ça, je ne parle même pas de la radio… Un mec qui fait de la variété ne va pas se tuer à observer le nombre de vues sur YouTube : il sait qu’il va passer à la radio et à la télé. Avec Urban Peace et les grosses sorties récentes, on a vu quelques rappeurs à la télé mais, même quand c’est le cas, on leur demande toujours de jouer aux guignols. On n’y parle pas de musique. L’objectif c’est de transformer les clics en dollars et c’est un autre boulot. Si tu fais des millions de vues et que tu es malin, tu vas toucher des milliers d’euros. La publicité sur les vues, le merchandising et les produits dérivés qu’on peut vendre sur Internet… Les ventes ont baissé mais il y a d’autres choses qui se sont développées. Il faut faire preuve d’abnégation et ne jamais s’arrêter de travailler. J’ai monté ma structure et je trouve super intéressant de pouvoir évoluer dans l’environnement actuel. Contrairement à ce qu’il se passait à une époque où il n’y avait que du piston, tout le monde a sa chance aujourd’hui. Tu montes ta boîte, tu fais ton site Internet, tu fais tes clips et tu peux sortir du lot.

Missak : C’est mieux comme ça. À l’époque, les mecs qui faisaient de l’argent se contentaient de rapper. Si tu veux marcher aujourd’hui, tu dois être un businessman : t’occuper du textile, faire venir tes t-shirts d’Inde ou de Chine, apprendre à parler anglais, gérer tes dates quand tu n’as pas encore de tourneur… Je fais partie de l’Animalerie mais, pour être plus exposé en tant que Missak, j’ai monté ma propre structure de production. Je bookais des mecs pour des scènes et je me plaçais sur le plateau. J’en avais besoin puisque je n’ai rien sorti depuis 2008. On apprend des choses qu’on n’aurait jamais apprises dans le système de l’époque. Si le rap s’arrête demain, on sait faire plein d’autres trucs à côté.

A : Et ne pas vivre ce qu’ont vécu les rappeurs dans les années 2000 quand les maisons de disques leur rendaient leurs contrats.

Grödash : Exactement. Quand tu sors de là, t’es perdu ! Tu ne connais pas de graphiste, tu ne connais pas la police de ton logo, tu n’as même pas les codes d’accès de ton Myspace [Rires] ! Tu es bichonné pendant des années et laissé tout seul du jour au lendemain. Concrètement, si je vois un artiste indépendant qui sort des projets réguliers et qui tourne, je sais qu’il a de l’argent dans ses poches. Tu as plein de mecs signés en maisons de disques, qui se pavanent à la télé mais qui se font escroquer sur les contrats qu’ils signent. Les gens croient qu’un groupe qui a bien vendu mange forcément plus que certains indépendants… C’est faux.

Lomepal : C’est l’exemple de Tech N9ne qui est en totale indépendance mais qui fait partie de ceux qui se font le plus d’argent aux États-Unis.

A2H : On ne peut pas nous la faire : on a géré nos premières dates de concert, nos premières déclarations SACEM, les éditions… On s’est fait tout seul et on a appris tous les corps de métier du business.

Missak : Aujourd’hui, j’ai vingt-huit ans mais, quand j’ai sorti mon premier projet il y a dix piges, je ne connaissais personne et j’ai dû tout sortir de ma poche. Avec le temps, tu apprends à être débrouillard et à te faire un réseau. Il y a une sélection naturelle qui se fait et tu n’as plus besoin d’envoyer ta démo aux majors comme à l’époque. Si t’es mauvais en indé, tu n’as même pas de raisons d’exister.

« Si tu veux marcher aujourd’hui, tu dois être un businessman : t’occuper du textile, faire venir tes t-shirts d’Inde ou de Chine, apprendre à parler anglais, gérer tes dates quand tu n’as pas encore de tourneur… »

Missak

A : Est-ce qu’on peut raisonnablement vivre du rap en 2013 ?

A2H : Je ne vends aucun skeud et je vis du rap.

Grödash : Tu ne peux pas vivre du rap en te contentant uniquement de rapper quelques couplets de temps en temps. Il faut faire des projets carrés et se démerder pour trouver des concerts.

Missak : C’est tout à fait possible mais c’est du taf. Il ne faut pas uniquement rapper mais penser comme un entrepreneur.

Grödash : Je n’ai pas eu de boulot à côté depuis 2002… et je n’ai pas dû bosser plus de six mois dans ma vie [Rire] ! La vérité c’est que, dans le rap, on est même les derniers de la classe à vivre de la musique. Il y a des amateurs qui sont intermittents, qui déclarent ce qu’ils font et qui en vivent. Le statut d’intermittent du spectacle est quelque chose de tabou dans le rap. Dans le rock ou dans la variété, tu as plein de mecs qui ont 100 vues sur YouTube mais qui enchaînent les petits concerts.

Lomepal : Après, ce sont aussi des gens qui vont aller se produire dans des mariages ou des CE. C’est comme si on venait amuser les gens pendant un séminaire d’entreprise. Avec le rap, ça marche plus difficilement.

A2H : Imagine Kaaris à un mariage [Rire] !

Grödash : Je dis ça parce que les gens s’étonnent qu’on puisse vivre du rap alors qu’on est dans un pays où, si tu sais jouer de la guitare, tu peux vivre de la musique ! Si tu es déterminé, se renseigner sur la paperasse est la première chose à faire. Il y a même des mecs qui sont des tueurs, qui passent à la radio et qui ne sont même pas déclarés à la SACEM ! Il y a beaucoup d’argent qui dort et je pense qu’il manque des managers, des producteurs, des distributeurs comme CLM pour entourer les rappeurs. Tout le monde veut rapper mais, en réalité, il faut des soldats pour gérer toute la paperasse.

A2H : Il faut comprendre que ça n’est pas en rappant que tu vas faire de l’argent. C’est même ce qui te rapporte le moins d’argent [Rire]. C’est ce qu’il y a autour qui va te rapporter de l’argent : les dates de concert, le merchandising… Tu peux kicker la plus belle multi syllabique de la décennie, on n’en a rien à péter frangin [Sourire]. Il faut se mettre ça dans la tête si tu veux faire de l’oseille.

Missak : Ce qu’il y autour représente 90% de tes revenus. Tu peux aussi faire payer tes featurings et à titre personnel, je trouve ça normal. Je suis beatmaker donc je vends aussi des instrus… On sait tous faire plein de trucs. Je trouve ça bien parce que c’était le bordel quand Internet est arrivé et que tout le monde a voulu rapper.

A : On parle beaucoup d’une nouvelle génération de rappeurs français, à tort ou à raison. Est-ce que c’est une réalité pour vous ?

A2H : On est en France et les gens ont besoin de tout classifier et d’avoir des repères.

Missak : Ces discussions n’ont aucun sens. Kaaris rappe depuis plus de dix ans, on le connait depuis peu, c’est mon aîné et les gens le présentent comme la relève. C’est pas parce que tu viens de découvrir un type qu’il n’est pas sur le marché depuis longtemps.

A2H : En fait, c’est l’exposition des gens qui est nouvelle, qu’il s’agisse de Joke, de 1995, de Kaaris ou de nous. Après, en termes de travail, on n’est pas nouveau. Je fais du son depuis dix piges et je ne suis pas le seul.

A : Selon vous, c’est presque une nouvelle école de médias finalement.

A2H : Exactement. On charbonne depuis des années, on a sorti des projets, on a fait la tournée des MJC et les gens croient qu’on vient d’arriver. C’est ce qui me dérange parce que ce terme de « nouvelle école » est réducteur.

Missak : S’il y a trois magazines qui vont dire que tel groupe est la relève, alors tout le monde va dire la même chose. C’est un truc de mec qui gratte des articles mais si eux ne le disent pas, tout le monde s’en bat les couilles.

Grödash : Le problème, c’est que les maisons de disques tombent dans le panneau et signent n’importe quel mec qui vient d’arriver. On met l’étiquette de « relève » à des mecs mais, en réalité, qui est-ce qui bicrave là-dedans ? Ceux qui bicravent sont ceux qui sont juste à côté de la relève, dont on ne parle pas mais qui vendent. Dans le rap, il y a une relève tous les six mois en réalité. Il faut kiffer les artistes pour leur son, pas pour les étiquettes qu’on va leur coller.

A2H : Qu’il ait 45 ans ou 10 ans ! Tant que le mec sort un bon projet, on s’en fout du reste.

Grödash : Je regarde les States et je trouve intéressant le parcours de mecs comme 2 Chainz ou Juicy J. Ils avaient déjà une vie dans le rap et c’est même presque la new school qui les a reboostés ! Wiz Khalifa a dit « laissez-moi tranquille, moi je vais avec Juicy J parce que ses couplets m’ont traumatisé« . C’est ça que devraient faire les mecs de 1995 ou de Sexion d’Assaut. Une fois que tu es sur le devant de la scène, c’est là qu’il faut rendre hommage aux anciens et faire en sorte que les générations se mélangent. Il y a une cassure trop grande qui fait que les jeunes rappent avec les jeunes et les anciens avec les anciens. Si tu nous regardes aujourd’hui, on n’est pas tous de la même génération et on a kické un son ensemble sans problème. La plupart des artistes qui arrivent en maison de disques ont toujours ce vilain défaut à ne plus vouloir collaborer avec des artistes indépendants.

A2H : Tu peux vite être piégé avec toutes les classifications qui sont faites. Je suis quelqu’un qui a fait des sons avec des anciens comme Driver et Busta Flex et avec des jeunes comme Nekfeu ou Deen. Qu’est-ce que me disent les gens ? « A2H, t’es chelou« . C’est quand même bizarre d’être chelou parce que tu kickes avec des mecs de 35 piges et des mecs qui en ont 20 ! Si j’aime bien tes couplets, on fait un morceau, c’est tout. En France, quand tu fais plein de choses, on te trouve vite bizarre. J’ai toujours trouvé ça curieux.

Grödash : Je pense que les médias ont une part de responsabilité dans cette cassure. Les petits vont vouloir inviter un ancien mais vont être découragés parce qu’ils n’ont plus de buzz. Il y a des mecs qui découpent mais qui ne passent jamais à la radio. Pourquoi tu n’entends pas un gros Busta Flex dans l’après-midi sur Générations ? Un gros Assassin ? Un gros Sages Po’ ? Les médias doivent faire leur travail d’éducation. Sur Hot 97, tu vas entendre un Slick Rick ou un Bone Thugs à 16h. C’est bien ce que fait l’Abcdrduson parce que vous accordez des interviews à des artistes qui ne sont pas forcément connus par les plus jeunes mais qui ont apporté quelque chose à un moment. Il faut que les autres sites prêtent attention à ça parce que tu te perds si tu ne fais que suivre le buzz du moment.

A2H : Regarde Tyler, The Creator qui fait un morceau avec Game. Ce serait quoi l’équivalent en France ? Sneazzy West avec Kaaris ? Je trouve ça cool qu’il n’y ait pas autant de clivages aux States entre les trucs streets et les trucs plus funs. On a du mal à faire ça ici parce qu’on est vachement enfermé dans nos personnages. Les gens pensent trop en termes d’images et de buzz, pas assez en termes de musique.

Grödash : Connecte-toi sur ton Facebook et tu verras que tout ce qui s’affichera sur ton fil d’actualité concernera des gens avec du buzz. Tu ne verras jamais Booska-P qui va te dire « allez les gars, relaxez-vous, on vous a fait un mix de 25 minutes sur Ill des X-Men » ! Il faut que ça aille dans les deux sens si on veut que ça change. Et je ne parle pas que des années 90 mais aussi des années 2000. Il y a toujours eu du bon, à toutes les époques.

« Les gens s’étonnent qu’on puisse vivre du rap alors qu’on est dans un pays où, si tu sais jouer de la guitare, tu peux vivre de la musique !  »

Grödash

A : Si on regarde les classements d’albums, on a toujours le sentiment que les derniers bons disques sont sortis en 1999.

A2H : C’est très hype comme discours je trouve. Se branler sur le rap des nineties, ça n’a aucun sens.

Lomepal : Je parlais avec Sëar Lui-Même qui a vraiment vécu toutes les époques et qui me disait que, déjà à l’époque, il y avait des mecs super forts et des mecs pétés. Du coup, il ne voit pas la différence avec aujourd’hui et il arrive à passer outre la glorification des années 90.

Missak : Les mecs te ressortent toujours les disques qui les ont marqués comme une vérité absolue. L’école du micro d’argent, ça m’a buté, comme tout le monde, mais c’est parce que je l’ai écouté à une époque où je commençais tout juste à comprendre ce qui se passait. Si tout le monde reste sur la période qui l’a marqué, ça ne sert à rien qu’on fasse de la musique. Tous ceux qui parlent de « vraie musique » ou de « vrai rap » peuvent aller se faire enculer. Je ne m’adresse pas à eux.

Lomepal : Ce qui se passe c’est qu’il y a beaucoup plus de rappeurs qu’avant. Les gens sont un peu perdus et ont du mal à faire leur choix. C’est plus facile de renoncer à faire le tri, de tirer une croix sur la masse de sons qui arrivent tous les jours et de se dire que c’était mieux avant.

A2H : Après, ça dépend des affinités de chacun mais, aujourd’hui, tout le monde sait rapper ! Même ma daronne m’a sorti un couplet pour me faire plaisir… Et elle rappait dans les temps [Rire] ! Si ma daronne est capable de rapper, tout le monde peut le faire !

Lomepal : Pour moi, savoir rapper c’est réussir à contrôler ce que tu as voulu faire. Rapper dans les temps, tout le monde peut le faire et tout le monde le fait aujourd’hui. Après, tu as aussi des mecs qui ne rappent pas dans les temps mais qui contrôlent leur délire et ça peut être stylé. Hi-Fi, dans certains morceaux, avait parfois ce délire de rapper en décalé et c’était mortel.

A2H : Ce que je veux dire c’est que j’ai déjà rencontré des petits qui me disaient vouloir rapper. Sur le coup, je ne les calcule pas et quand je les croise deux ans après dans le quartier, ils kickent ! En deux ans de rap, j’étais nul à chier ! Aujourd’hui, les codes du rap s’assimilent plus rapidement.

Grödash : C’est plus facile de commencer à rapper aujourd’hui. Nous, rien que pour trouver des faces B, on devait aller choper des vinyles ! Aujourd’hui, les mecs téléchargent un instru, savent déjà quel flow ils vont poser et pensent même au clip qu’ils vont faire ! Il y a des mecs qui écoutent du rap depuis l’âge de quatre ou cinq ans alors qu’on a commencé vers douze ou treize ans. Quand ton daron est fan de Booba, c’est forcément différent. Finalement, le rap est arrivé là où on souhaitait qu’il soit : il y a du rap quand tu vas faire tes courses à Carrefour, il y a du rap à la radio… Même s’il y a des mauvais côtés, on va gérer avec ça.

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