Au téléphone avec… Booba
Premier contact

Au téléphone avec… Booba

Monté au sommet de la chaîne alimentaire du rap hexagonal, Booba a pris tellement de hauteur et de recul que l’approcher pourrait s’apparenter à une mission impossible. Figure inaccessible et fermée, B2O ne l’est finalement pas tant que ça. A notre grande surprise, notre prise de contact pour une interview par téléphone a été relativement facile. A la mi-novembre, nous avons pu l’appeler à Miami pour recueillir ses impressions sur sa razzia dans les 100 classiques du rap français élus par nos lecteurs. Avant de composer le numéro, on doit vous avouer qu’on était un peu fébrile (merci Nicobbl pour le verre de punch salvateur). On ne pouvait pas s’empêcher d’imaginer le météore, sapé en noir avec une faux, accompagné d’un 90D, roulant comme une vieille dans son Land Cruiser. En réalité, il s’est révélé étonnamment disponible et complétement détaché des fantasmes qu’il engendre. A l’origine centré autour du Top 100, notre échange va prendre finalement une tournure inattendue, donc plutôt improvisée. En voici la retranscription.


Abcdr : Tu as un paquet de tes morceaux cités dans ce classement des 100 meilleurs morceaux du rap français. Pour certains tu es seul dessus, pour d’autres tu es en bonne compagnie. On va débuter par ordre chronologique. A la quarante-et-unième place on retrouve ‘Le Guidon’. Epoque Time Bomb…

Booba : ….ah, mais ce n’est même pas moi ça.

A : Ah mais si t’es dessus avec toute une équipe, les X-Men, Oxmo, Pit Baccardi, Ali.

B : … [pensif]. Ah ouais ? Je ne m’en souviens pas alors.

A : [Un peu désarçonné, on enchaîne] Ok bon on va passer au Crime Paie qui est numéro deux des votes.

B : ‘Le crime paie’  je m’en souviens ! [Rires]

A : Quels sont tes souvenirs sur la genèse de ce morceau ? 

B : Je me rappelle qu’avant de faire cette version sortie sur Hostile, on avait fait deux versions. La toute première version je ne m’en souviens pas bien. Par contre la deuxième, c’est Zoxea qui avait fait le beat et le refrain. Ensuite, avec Beat de Boul, on a gardé le concept du morceau mais avec un autre instru cette fois.

A : Il s’est écoulé combien de temps entre cette deuxième version et la finale ?

B : Quelques mois je pense.

A : Ça t’étonne que lorsqu’on demande aujourd’hui au public de voter pour des morceaux de rap français, un titre comme Le crime paie sorte en numéro deux ?

B : Ça m’étonne, oui et non. Je sais que c’est un morceau qui a beaucoup marqué le rap français. Il a fait beaucoup de bruit. C’est aussi le titre qui a fait connaitre Lunatic et qui a fait notre succès.

A : T’as senti que les portes s’ouvraient à ce moment là ?

B : Non, pas vraiment. Les gens kiffaient, on avait de bons retours. Mais les portes de l’industrie elles étaient fermées. Les maisons de disques ne voulaient pas de nous, et on n’a pas réussi à signer. C’est pour ça qu’on est parti en indépendants. Enfin les gens s’intéressaient un peu à nous mais il n’y avait pas un contrat sur la table avec six zéros devant la virgule.

A : Ton passage en prison a lieu peu de temps après la sortie du morceau sur « Hostile Hip-Hop » ? 

B : Ouais, c’est en 97-98.

A : Tu en parles plus tard dans ‘La lettre’, des mecs qui signent en maison de disques pendant que toi tu es enfermé. Comment tu l’as vécu ? Ça a été une grosse frustration ou tu as juste pris ton mal en patience ?

B : Frustration, oui, un peu. Mais au final ça m’a été bénéfique. J’ai beaucoup écrit pendant ces dix-huit mois. J’ai écrit une bonne partie de l’album « Mauvais œil », plus d’autres couplets. Je ne me suis pas laissé aller, ça va, j’en ai profité pour bosser.

A : On peut dire qu’il y a eu un avant et un après. On constate qu’au niveau de l’interprétation y’a eu un durcissement. Au départ, avec un morceau comme ‘Cash flow’, tu es parti plus léger…

B : Non, à l’époque ‘Cash Flow’ il y avait déjà un album Lunatic. Il y avait même la première version de ‘Le crime paie’ dedans. Si je m’en souviens bien. Après, j’avais déjà des solos dedans.

A : T’as toujours eu cette vision de t’imposer en solo, y compris au sein de la mécanique Lunatic ? 

B : J’ai toujours eu un délire un peu egotrip en plus des morceaux que j’aurais pu faire avec Ali. C’est d’ailleurs pour ça que je suis seul sur ce morceau [NDLR : ‘Cash Flow’] vu que ce n’était pas trop le truc d’Ali. Moi, il y avait des trucs que je sentais et que j’avais envie de faire. Sur le premier album je crois que j’avais déjà deux ou trois morceaux solos.

A : Comment se passait le processus d’écriture avec Ali ? On avait l’impression que vous étiez à la fois très proches mais aussi très autonomes sur le disque.

B : Ouais, très proches parce qu’on avait un peu le même mode de vie et mode de pensée. On écrivait chacun de notre côté. Mais à chaque fois ça collait vu qu’on trainait ensemble et qu’on avait les mêmes délires. Le fond était le même, seule la forme changeait. Tout ça se rejoignait.

A : Vous habitiez dans le même coin ? 

B : Ouais, je traînais tout le temps au Pont de Sèvres, vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

A : Le studio était où ?

B : Y’avait pas de studio. Juste un micro avec un collant dans le cagibi de Zoxea ! [Rires]

« J’écoute les trucs d’aujourd’hui, les beats on a l’impression d’être en 1990. »

A : Parmi tes rimes marquantes celle-ci est forte : « Si tu en tues un, tu sais bien qu’il en reste un« . Tu penses que le destin de tout bon duo c’est d’être à durée déterminée ?

B : Ouais, je pense que faire un duo sur du long terme c’est vraiment difficile. Il y a trop d’égos, d’opinions différentes. C’est difficile d’aller dans la même direction pendant longtemps. La musique évolue, ton style évolue, et chacun n’évolue pas forcément de la même manière. Par exemple, au niveau des beats. Ceux d’aujourd’hui et ceux d’il y a dix ans ne sont pas les mêmes. C’est dur de choisir le même beat pour faire un morceau.

Parfois avec Ali il ramenait un beat et ça me plaisait pas. Parfois c’était l’inverse. Même histoire pour le refrain. Ouais, c’est compliqué un groupe. Surtout en rap, vu que le rap c’est spontané. Il faut faire des concessions et la musique c’est du feeling. Tu dois faire ce que tu sens et ne pas faire de concessions. Forcément quand tu es dans un groupe tu n’es pas toi-même à 100%.

A : A ce titre là, ta carrière solo t’as permis de te libérer d’avantage ? 

B : Ça m’a permis de plus m’exprimer, de faire des trucs que je ne pouvais pas faire avec Lunatic. Que ce soit au niveau des beats ou des thèmes.

A : « Mauvais œil » ça représente aussi beaucoup de conflits, ou ça a été relativement fluide ? 

B : Un peu des deux. Ça a été dur de se mettre d’accord sur certains sons par exemple.

A : Vous avez aussi eu des prises de tête au niveau du message ?

B : Non, à l’époque chacun faisait ce qu’il voulait. Ali disait ce qu’il voulait, moi pareil. On n’avait pas trop de remarques à se faire sur nos textes.

A : Toujours autour de « Mauvais œil », est-ce que vous avez enregistré beaucoup de titres et du coup vous n’en avez conservé qu’un nombre réduit ?

B : [ferme] Non, nous quand on enregistre le compte est bon. On enregistre des titres et ça fait l’album. Il peut peut-être rester un ou deux morceaux mais c’est le maximum. Même quand je fais un album solo, je n’enregistre jamais genre quarante morceaux pour n’en choisir que seize. Je n’écris pas beaucoup en fait.

A : Tu as beaucoup recours à l’autocitation. C’est quelque chose de conscient ?

B : Je ne sais pas. Ça me vient naturellement. Je ne me prends pas trop la tête. Honnêtement, je ne me souviens pas forcément de mes anciens textes. Si tu me demandes de rapper un texte de « Mauvais œil », là, je ne peux pas.

A : Quel regard tu portes sur « Mauvais œil » aujourd’hui ? Il va fêter ses dix ans l’année prochaine.

B : Ah ben c’est un bon album. Un album longuement travaillé, franchement on a bossé dur pour le faire. Que ce soit pour écrire, créer le label, trouver des studios et un deal de distribution. Enfin, on a tout fait par nous-mêmes. Cet album c’est vraiment une fierté.

A : C’est cet album qui a construit ta facette plus entrepreneur ?

B : Ouais, c’est là que tout a commencé. J’ai appris le business. Tout simplement, ça nous a montré que c’était possible. Au départ ça n’était pas gagné.

A : On va passer à « Temps Mort » maintenant. Au-delà du fait que tu étais en solo sur cet album, est-ce qu’il y a eu une évolution personnelle à ce moment là ?

B : Ce qui a changé, je dirais…. Surtout les beats. « Temps Mort », c’était vraiment expérimental. J’ai pris des beats à gauche, à droite. Vraiment au feeling. Un des beats a été fait sur Playstation.

A : Est-ce que t’as souvenir d’une anecdote particulière autour d’une de tes punchlines ?

B : [il réfléchit] Franchement non. Moi ça m’est un peu tombé dessus. J’écrivais et au début je ne me rendais pas forcément compte de ce que je faisais. Avant d’avoir du succès je ne savais pas vraiment…. J’ai pas fait de grandes études, je n’écris pas avec des dictionnaires, ou des dictionnaires de synonymes, c’est vraiment du feeling. Tout ça c’est venu un peu naturellement. Après les gens ont kiffé : très bien. Quand j’écris, c’est cinématographique. J’ai beaucoup d’images en tête que j’essaie de retranscrire avec des mots bien précis. Pas beaucoup de mots forcément. Un peu comme des flashes. Quand j’ai de bonnes punchlines tu vois quelque chose, une image.

A : Pour l’écriture, tu as besoin d’être dans un contexte particulier, où c’est quelque chose qui te suit constamment ?

B : Non, je peux être dans mon lit, en train de pisser, de conduire ou au studio. Ca vient n’importe quand, dans l’avion, dans la bagnole.

A : En ce moment, tu bosses sur ton nouvel album ?

B : Ouais, j’écris beaucoup dans la voiture. J’ai fait une petite moitié de l’album là.

A : Être aux Etats-Unis ça change tout au niveau de la création ou c’est juste un kiff ? 

B : Non, ça ne change rien. Tant que j’ai du son et de quoi noter, c’est bon. Enfin ce qui change c’est que je baigne dans le rap et dans le bon son. Je me tape pas du Diam’s ou du Fatal Bazooka. Tout ça j’entends pas. J’écoute du bon rap, des classiques, des nouveautés. La radio ici ce sont des trucs de qualité. C’est une vraie culture ici.

A : Tu bosses avec des producteurs américains sur ton nouvel album ?

B : Ouais, plus ou moins. Mais pas des mecs connus. Comme en France je bosse avec des mecs que je rencontre. Enfin certains sont un peu connus… mais pour l’instant je n’ai pas enregistré sur leurs sons donc il n’y a rien de sûr.

A : Sur ‘La lettre’ tu disais « Moi je veux devenir ce que j’aurais dû être« . Avec le recul, tu te dis qu’aujourd’hui c’est mission accomplie ?

B : Plus ou moins ouais. Mais ce que je voulais dire là, c’était surtout que je voulais ouvrir les portes qu’on m’a toujours fermées. En France on dit souvent que t’es plafonné. Toutes les portes elles sont bloquées. A l’école, on essaie de te foutre en CAP, en BEP. Tu vas faire de la manutention, être chauffeur de bus, éboueur. C’est tout ce que tu vois quand t’es jeune et que tu grandis. Les daronnes ce sont des nounous. Tu ne vois pas d’avocats noirs, pas de noirs au gouvernement ou à des postes importants. Je veux devenir ce que j’aurais dû être ça veut dire que je veux avoir les mêmes chances que tout le monde et que je veux qu’on m’ouvre les portes comme n’importe qui d’autre.

A : En tant qu’artiste, est-ce que tu ressens encore cette forme de discrimination ?

B : Non, c’est ce qui est bien dans l’artistique. Tu te crées ton propre business. C’est de la musique. Un peu comme le sport. Si t’es bon au foot, tu vas en équipe de France. Si tu fais du bon son tu passes à la radio. Peu importe ta couleur. Ce sont les rares domaines où la couleur importe peu. Ou au contraire ta couleur joue en ta faveur. Quand tu fais du rap c’est plus facile quand tu es noir que blanc ! [rires]

A : Avec le recul des années, comment tu juges les morceaux qui sont dans « Temps Mort » ?

B : Je les réécoute rarement. Juste quand je dois réapprendre les paroles pour faire un concert ou un truc comme ça.

A : Par rapport à la pochette de « Ouest Side ». Le choix du visuel était encore ultra-symbolique, la référence à Malcolm X. Comment il s’est fait ce choix ?

B : La condition des noirs et le combat, ça fait partie des thèmes dont je parle tout le temps. Comment j’ai pensé à cette photo, je ne sais plus. KRS-One avait fait une pochette comme ça et ça colle bien avec mon personnage d’ennemi public. Malcolm X a été assassiné par ses frères. Je suis un peu dans le même cas…

A : Dans « Ouest side », il y a un morceau d’introspection, ‘Pitbull’, sur « Temps Mort » c’est ‘Ma définition’. On a l’impression que sur chaque album solo tu t’accordes seulement une plage pour tomber le masque.

B: Tomber le masque, vite fait. ‘Pitbull’ c’est un morceau plus profond que d’autres. Je ne fais pas d’album avec des morceaux à thèmes. Ce n’est pas mon truc. Ça me saoule de parler de trucs personnels. Je ne suis pas du genre comme certains à faire un morceau sur ma mère, sur la mort d’un proche. Certains vont te dire que le rap c’est une thérapie. Moi, non. J’aime me défouler au micro, trouver des punchlines et des flows. Le rap français ils sont tous en train de chialer, de se plaindre ou de parler de Sarkozy sur tout un morceau.

« Les Kool Shen, Sinik, Diam’s… Ils n’ont même pas encore joué en NBA, ils parlent déjà de raccrocher leurs maillots. »

A : Je me suis toujours dit que ça devait être dur d’être à ta place. A chaque fois que tu fais un truc, tout le monde en parle. Comment on s’immunise face à ça ?

B : [Très détendu] Ouais, mais je suis habitué. Je préfère ça que l’inverse à vrai dire. Je préfère que tout le monde parle dès que je fais un truc que tout le monde s’en batte les couilles. [rires] Ça ne me dérange pas, j’assume. C’est de la pression mais je ne vais pas me plaindre non plus. Ça reste que des mecs qui jactent sur internet, ce n’est pas bien grave.

A : Si on regarde ta carrière, on se dit que la décennie 90 a été celle du duo, la décennie 2000 celle du solo. Comment tu perçois la décennie 2010 ?

B : Même chose. J’avance, je vais encore faire quelques albums. Comme en 2000, je cherche toujours à faire de nouveaux trucs, à évoluer, à m’améliorer. Je cherche la performance. Il faut que je me dépasse à chaque fois pour écraser les autres.

A : Parmi les rumeurs du moment, il y a celle qui dit que tu es de nouveau en contact avec Ali. Tu confirmes ?

B : Non. Je ne sais même pas où il est.

A : Dans le classement il y a aussi un morceau de Fabe qui s’appelle ‘Des durs, des boss… des dombis !’. Un morceau que t’as cité deux ans plus tard…

B : Ouais, c’était l’époque Lunatic contre le rap conscient. Le rap conscient qui casse le cerveau où les mecs critiquent le fait que tu parles de rue et d’armes. Ce que fait un peu Kool Shen. Ces mecs disent qu’on parle trop de violence mais qu’en vérité on n’est pas des vrais gangsters. C’était un discours qui se tenait beaucoup vis-à-vis de Lunatic et le rap un peu violent. Moi le rap conscient comme ça il me casse les couilles. Tu veux faire du rap conscient vas-y mais arrête de parler. Si on parle de rue, c’est qu’on sait de quoi on parle. On n’est pas des imposteurs. D’ailleurs regarde ce qu’il est devenu Fabe ! [Rires]

A : Tu as un peu cette image du fossoyeur du rap français, qui a écrasé toute concurrence. Du coup, on voit plein de petits Booba un peu partout, des mecs qui veulent t’imiter sans connaitre le même succès. Comment tu perçois ça ?

B : Moi ça ne me dérange pas. Si j’influence les gens très bien. Mais quand je fais un morceau comme Que le Hip-Hop français repose en paix ça va plus loin que ça. Ca parle du mouvement en général. A force d’écouter la radio et des mecs qui disent faire du rap mais ne savent pas ce qu’ils font… [il soupire] Quand j’écoute Skyrock, je me dis que 80% de ce qu’ils passent ça n’est même pas du rap.

Quand je dis « Que le Hip-Hop français repose en paix« , je parle de la plupart des mecs de maisons de disques, de ceux qui tiennent les grosses radios, je considère qu’ils n’ont pas de culture et qu’ils ne sont pas à leur place. Là, c’est à se demander si les mecs écoutent la musique. J’écoute les trucs d’aujourd’hui, les beats on a l’impression d’être en 1990. Les mecs ils sont toujours en train de pleurer, ils ne s’amusent pas. Tu peux danser sur aucun morceau. T’as l’impression d’être dans une salle d’attente pour une thérapie et que les mecs ont envie de se jeter par la fenêtre [Rires]. Tu ne peux pas chialer tout le temps, il faut aussi faire de la recherche musicale, trouver des gimmicks, faire en sorte que ce soit un peu dansant. Le rap il a évolué. Artistiquement, il n’y a aucune recherche.

A : Tu travailles depuis peu avec Because Music, après avoir été chez Barclay. Comment tu vis cette nouvelle situation ?

B : En bossant avec Because en indépendant je reviens un peu à l’époque « Mauvais œil »-« Temps mort ». Avec Barclay j’étais en licence.

A : Tu préfères cette configuration ?

B : Je suis aussi libre qu’avant. J’ai toujours été producteur de ma musique. On ne me dit pas ce que je dois faire. Ca ne change pas grand-chose au final. C’est juste une histoire de pourcentage. Et je trouve que Because travaille bien le rap, ils ont une bonne dynamique.

A : Lors de cette époque Time Bomb, vous avez fait très peu d’apparitions sur mixtape. On n’en a trouvé que trois. C’était un choix pour vous de rester discret ?

B : Déjà, on sélectionnait. On voulait faire de bonnes mixtapes. A chaque fois qu’on plaçait des morceaux on ne voulait pas que ce soit des coups pour rien. Je préférais en faire peu mais faire ça bien, plutôt qu’être sur tous les projets en même temps.

A : Est-ce que t’es un peu nostalgique de cette époque ?

B : Non, pas du tout. C’est une époque que j’aime bien et respecte mais nostalgique non. Là je suis bien en solo. Cette époque elle n’était pas faite pour durer.

A : Est-ce que tu suis ce que peut faire quelqu’un comme Oxmo aujourd’hui ?

B : Ouais, j’entends des trucs de temps en temps. Lui, comme d’autres. Je suis au courant de tout ce qui se fait. Après, je n’écoute pas les albums.

A : Quel regard tu portes sur son évolution depuis Time Bomb ?

B : Lui, il a fait plein de trucs. Il est allé dans plein d’univers différents. Dans le jazz. Ce n’est pas le Oxmo que je connaissais à l’époque.

A : Tu es avec Oxmo les deux seuls de cette génération Time Bomb à avoir réussis à conserver un niveau de notoriété et de succès très fort.

B : Ouais, on n’a pas le même parcours. Je ne dis pas que je suis meilleur que lui ou qu’il est meilleur que moi. Mais bon, nos parcours et nos choix musicaux sont très différents. Moi par rapport à l’époque Time Bomb, je suis resté globalement le même. Oxmo il a eu une autre évolution. Son parcours il est un peu bizarre par rapport au mien.

A : Quand je t’ai vu à Urban Peace – encore un truc qui a fait énormément de bruit – je me suis dit que c’était vraiment l’évènement qui cristallisait ton divorce avec le rap français. Comme s’il y avait une incompréhension mutuelle entre vous deux.

B : Ouais, je lui ai mis un coup de bouteille dans la tête ! [Rires] En France tu n’as pas le droit de dire que tu gagnes de l’argent, que t’es content d’avoir réussi, que t’es heureux et que tu kiffes. Il faudrait que je mente comme Diam’s ou IAM, ces gens qui vendent depuis toujours des disques et gagnent de l’argent. Jamais tu ne les entends dire qu’ils kiffent. Ils sont toujours en train de parler de la misère des autres. Tu peux un peu faire du social mais pas tout le temps. L’autre elle vend 1 million d’albums et là elle est en train de chialer.

J’ai passé la plupart de ma vie dehors à essayer de m’en sortir. Le jour où je réussis à accomplir certains trucs, je suis content, j’ai envie de l’exprimer. Je ne peux pas me permettre de pleurer tout le temps. C’est un peu comme si Jay-Z aujourd’hui il te parlait constamment de Marcy Projects. Faut pas prendre les gens pour des cons.

A : C’est aussi pour ça que tu bouges souvent aux États-Unis ? Pour te sortir la tête de ce milieu là ?

B : Non, je m’en fous moi. Les États-Unis j’ai toujours aimé. Si je n’avais pas eu le business de la musique en France, j’aurais déménagé là-bas depuis longtemps. C’est vraiment le pays de la musique et de la culture. C’est une autre mentalité. Une mentalité que j’aime bien en général.

A : Pour revenir brièvement sur Urban Peace, une rumeur affirmait que le lendemain du concert tu avais reçu une caisse de Jack Daniel de la part de la marque. Tu confirmes ? Tu leur as fait un coup de pub monstrueux sur ce coup.

B : Ah non ! Au contraire ils ont écrit à Universal en disant qu’ils nous attaqueraient si on associait mon image à Jack Daniels. Je crois que ce sont des bons gars du Tennessee ces gars là, des bons mecs du Klu Klux Klan. Ils n’ont pas envie que je sois associé à leur image.

A : Un peu comme Jay-Z avec le champagne Crystal…

B : Ouais, exactement ! [Rires]

A : On parlait tout à l’heure d’une certaine nostalgie d’une époque. Il y a eu un concert il y a quelques temps qui s’appelait Retour aux sources. Il rassemblait notamment les Sages Po’, Express D, une partie des X-Men. Quel regard tu portes sur ce type d’évènement ?

B : Je pense qu’il se passe tellement rien qu’ils sont obligés de faire des trucs nostalgiques plutôt que de faire des nouveaux trucs. Ils ont tellement rien à faire qu’ils préfèrent te sortir des trucs d’il y a vingt ans. Franchement, aujourd’hui, le rap français il n’y a plus rien, il se passe que dalle. Les mecs ils ont rien commencé ils parlent déjà d’arrêter. Les Kool Shen, Sinik, Diam’s. Ils n’ont même pas encore joué en NBA ils parlent déjà de raccrocher leurs maillots.

A : Aujourd’hui, quand tu fais le point sur ta carrière artistique, quelle est ta plus grande fierté ?

B : [Il réfléchit] Ce sont mes textes je pense. J’ai toujours essayé de maintenir un certain niveau. Dans chaque album, il y a des punchlines qui restent et marquent. A la fin de ma vie, tu mets toutes les punchlines de tous les rappeurs en commun, certaines des miennes vont ressortir.

A : Est-ce que tu as déjà regretté certaines de tes paroles ?

B : J’ai eu un peu de peine pour Michael Jackson.

A : Ah oui, le timing n’était pas bon sur ce coup. Comment tu as vécue sa mort ?

B : Ben rien, ce n’était pas mon frère. C’était triste, j’ai grandi avec lui. Ce qui m’a fait chier, c’est que j’aurais bien aimé écouter un nouvel album de sa part, pour voir ce que ça aurait pu donner après toutes ces années.

A : Tu as fait beaucoup allusion à son changement de couleur dans tes morceaux.

B : Ben ouais, pour nous c’est du gâchis. Ce mec c’était une fierté pour nous, la plus grande star internationale et il était noir. Alors, le fait qu’il change sa couleur, qu’il se fasse refaire le nez, c’était bizarre. Un peu comme si Elvis s’était fait refaire la peau, grossir le nez et décide de mettre des perruques afro. Je ne pense pas que les blancs auraient kiffé ! Tu vois ce que je veux dire ? [Rires] Ce n’est pas un truc raciste. Juste, je trouve ça dommage.

A : Par rapport à ton nouvel album : tu peux nous lâcher un truc à ce sujet ?

B : J’ai déjà enregistré le premier morceau. Je pense que c’est un de mes meilleurs morceaux ! [Éclats de rire] L’album va sortir vers mars. Le premier extrait devrait arriver vers fin d’année.

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41 commentaires

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  • […] connaître les dessous de ce morceau, il faut revenir à une interview de Booba donnée en 2010 à l’Abcdrduson. Un échange téléphonique pendant lequel le Duc revient sur cette version avec le Sage Po. On […]

  • […] Abcdrduson : Par rapport à la pochette de “Ouest Side”. Le choix du visuel était encore ultra-symbolique, la référence à Malcolm X. Comment il s’est fait ce choix ?  Booba : La condition des noirs et le combat, ça fait partie des thèmes dont je parle tout le temps. Comment j’ai pensé à cette photo, je ne sais plus. KRS-One avait fait une pochette comme ça et ça colle bien avec mon personnage d’ennemi public. Malcolm X a été assassiné par ses frères. Je suis un peu dans le même cas… Interview de Booba par l’Abcdrduson, 2010 […]

  • Booba, chantre de la négritude ? Part.1,

    […] Abcdrduson : Par rapport à la pochette de “Ouest Side”. Le choix du visuel était encore ultra-symbolique, la référence à Malcolm X. Comment il s’est fait ce choix ?  Booba : La condition des noirs et le combat, ça fait partie des thèmes dont je parle tout le temps. Comment j’ai pensé à cette photo, je ne sais plus. KRS-One avait fait une pochette comme ça et ça colle bien avec mon personnage d’ennemi public. Malcolm X a été assassiné par ses frères. Je suis un peu dans le même cas… Interview de Booba par l’Abcdrduson, 2010 […]

  • […] Abcdrduson : Par rapport à la pochette de “Ouest Side”. Le choix du visuel était encore ultra-symbolique, la référence à Malcolm X. Comment il s’est fait ce choix ?  Booba : La condition des noirs et le combat, ça fait partie des thèmes dont je parle tout le temps. Comment j’ai pensé à cette photo, je ne sais plus. KRS-One avait fait une pochette comme ça et ça colle bien avec mon personnage d’ennemi public. Malcolm X a été assassiné par ses frères. Je suis un peu dans le même cas… Interview de Booba par l’Abcdrduson, 2010 […]

  • Le sénégaulois,

    Franchement il me surprend, mais dans les deux sens. Il dis ce qu’il pense et j’apprecie sa franchise mais ca ne signifie pas que je suis daccord avec tout. Pour ma part il est bien d’essayer d’apporter de la gaieté dans le rap mais est ce que le blues en a fait de meme? Moi personnellement si je veux un son qui bouge je cherche dans un autre genre musical, pour moi quand tu fais une musique ou les paroles sont très écoutées et très souvent répétées, il est important d’avoir une certaine maturité et un minimum d’intelect. Mais ça ne m’empeche pas d’ecouter, faut savoir discerner le fond et la forme, PEACE

  • beatmaker francais,

    c’est une très bonne interview. je m’inspirerai du format pour mon blog.

    –kasper

  • telephone x,

    Booba est un rappeur pas cmme les autres n’hésitan pas àfaire du tel x quand il le veut dans ses paroles !

  • Trane.dz,

    BORSALINO : Merci! je comprends mieux en plus je m’en doutais assé, Lunatic le duo est dans ma playlist et déjà Booba Lunatic. big up!

  • Borsalino,

    je corrige la phase cest « les fans m’imitent passent leur vie à m’épier !!! »

    faut comprendre les phases avant de critiquer…

    et puis booba fait ce que les gens veulent entendre :
    du gros street rap sur des beats dans la tendance américaine. En plus il sélection des instru de ouf parfois meme supérieur aux ricains et pour moins cher, le mec taff son son pour pouvoir ensuite lacher son phrasé et surprendre l’auditeur. de Cash Flow 95 à Jour De Paye, le mec reste idem à son style et à sa mentalité.
    Il perd peut-etre en écriture (moins de métaphores ou de poésies) mais gagne en musicalité pour rester à la fois percutant et novateur. A quoi sert de rapper sur les memes instru pendant dix ans ? surtout si tu vends pas de skeuds lol

    les gens qui préfère le booba du groupe Lunatic et le critique actuellement car « il a changé » devrait ce
    rappeler d’un phase et la prendre aussi pour eux
    si tu kiffes pas técoutes pas et puis c’est tout!

  • TRANe Dz,

    Booba est le best du Rap français personnellement.mais parfoir il m énerve ; »les fans m’imitent,passent leur vie à mes pieds, mes baskets sentent dla snechk,trop de putes à mes pieds « (GameOver).Pour moi ta des putes à tes pieds naturellement mes des fans,je n encroi pas,en tt k po moi.t aurais pu dir: »les fans m imitent,passent leur vie à m aimer… » Pour moi, tu ne le pensais pas,j espère aussi que c est le cas. Gabon.

  • B20,

    Kara : c’est normal que nous on les connais mieux, on les écoute souvent, alors que lui les ecoute plus, puis c’est pareil avec toute les stars, ils oublient leur texte a force, tellement ils en ont

  • borsalino,

    dirty money ft booba
    http://www.youtube.com/watch?v=zhHwdId_H24&feature=player_embedded
    hello good morning
    official remix
    paris (france)

  • Cookinup,
  • boach,

    Booba, booba que dire…
    Il incarne notre modernité a la perfection, raison de son succes.
    Il parle de skyrock mais il me semble bien qu’il ait été un des premiers a diffusé de la merde sur leurs ondes (temps mort).
    Après c’est un rappeur qui a un sens extraordinaire du son et une maitrise incontestable de la musicalité du rap. Mais niveau valeur hip hop zulu nation et compagnie, ya rien, c sur.
    On aime ou on aime pas mais moi franchement dans le milieu artistique je kiff voir des artistes qui ont un certain esprit, bon comme bad boys, qui défende un truc koi.
    Lui on a l’impression qu’il a pas d’esprit, c’est creux, il parle de rien, ca n’est pas interessant, on n’en ressort rien, pas de message, pas d’envie, pas de partage pas de communication avec le monde. seulement lui.
    Bon si on veut, mais moi ca ne m’interesse pas.
    Je vous laisse

  • toma price,

    Booba est le plus grand rappeur de la décennie avec oxmo pour moi. Booba joue un rôle, le mec froid qui s’en fout de tout mais je suis sûr qu’il pense pas tout ce qu’il dit. Vu ce qu’il écrit, il doit jouer ce rôle tout le temps pour être crédible, même en interview. C’est ce que j’espère car ce serait vraiment triste qu’il ait zappé les périodes et lunatic à ce point. Pour satisfaire ses fans dont il s’en tape royalement, sauf de leurs comptes en banque, il doit continuer à jouer au gangster égoiste à qui personne ne résiste. Mais c’est son style et c’est lui le meilleur dans ce style.

  • otisthebest,

    « Si on parle de rue, c’est qu’on sait de quoi on parle. On n’est pas des imposteurs. »

    Super crédible…

    Triste de voir le capitalisme dans toute sa splendeur, triste de constater la conception qu’il a des rapports humains, du passé, du respect.
    Triste de voir qu’il s’en fout de tout et que pour lui la réussite c’est juste de conduire une lambo à miami…
    Triste de voir qu’il se remet rarement en question et a toujours raison.
    Triste de voir comment il considère l’époque Time Bomb, 1000 fois plus mythique pour le rap français que ce qu’il fait actuellement.
    Triste de voir que des gens deviennent des vrais groupies de ce genre de type.

    parfois il a des éclairs de lucidité comme sur diam’s ou sinik, mais dans l’ensemble on dirait un mec qui veut se faire passer en interview pour un mec froid, sans mémoire, sans sentiments,sans nostalgie.

    Si c’est vraiment le cas, alors tous ses millions ne pourront racheter l’essentiel : avoir une âme.

  • dizer,

    bah fanc ds son interview,mais pr fabe,il peut décider de faire ce qu’il veut de sa vie,personne n’a le droit de le critiquer,il a assez apportez à ce rap,peace à B2O mais c chelou de pas savoir ce que devient Ali,mais d’etre o courant de la vie de Befa,on croit tjrs etre des exemples de Vertu mon négro,cette fois on c fait kennn

  • Nicobbl,

    @Cyd: on lui a appris l’existence du Top 100.

  • kael,

    NAO.

    Il parle de fabe tout simplement parce que la phrase dans « la lettre » : « Je suis tombé si bas que pour en parler faudrait que j’me fasse mal au dos. putain quelle rhyme de batard » sa lui était adresser.

    Fabe lui meme ayant dit à propos de booba : « C’est tellement bas que pour en parler faudrait que je me fasse mal au dos »

  • DtE,

    Si on regarde ta carrière, on se dit que la décennie 90 a été celle du duo, la décennie 2000 celle du solo. Comment tu perçois la décennie 2010 ? 
    Télérama, TF1 ou Choc n’auraient pas renié cette question ;))
    Sinon j’apprécie son apparente franchise. Même si pour moi il fait partie des gens dont il parle en abordant Sky: marre de l’entendre à la radio… Mais bref.

  • cyd,

    Question à l’Abcdr: il s’en foutait du Top 100 ou il voulait savoir où il était classé ?

  • NAO,

    Il peut rapper ce qu’il veut, il a du style et une bonne plume c’est indéniable. Ce qui me dérange ce sont ces propos à propos des autres rappeurs qui soi disant rappe toujours la même chose, mais lui que fait il ??? La même chose, la plupart de ces morceaux ne sonr qu’une succession de punch lines sur des beat différents. Il fait ce qu’il veut et l’écoute qui veut, cela ne me regarde pas et ne m’importune pas. Qu’il ne vienne pas critiquer ceux qui ont un style différent ou qui ont décidés de changer de vie. Lui prône l’apologie de la fornication, de la consommation etc…. et d’autres font la morale, on a le droit de changer, qui sait quelle orientation prendra sa vie demain ou la notre. Si il veut pas se prendre au sérieux c’est son choix moi je trippe autant sur un de ces textes que sur celui de Hamé. Fabe n’est pas devenu Imam il apprends sa religion pour vivre sa foi de musulman qu’il a choisit de devenir, bizzare il ne sait pas qu’est devenu son ancien pote Ali mais il est au courant de la vie de Fabe qui pourtant n’a fait aucune pub sur sa nouvelle vie….Chacun fait ce qu’il veut de sa vie, de son rap mais Booba n’a pour le moment pas apporté plus au rap français que nos  » antiquités « . Peace.

  • […] lire l’interview de Booba par l’Abcdr, cliquez ici. Et est ce que quelqu’un confime le commentaire disant que Fabe est devenu […]

  • blackbear,

    etant fan je vais pas critiquer mais je trouve étonnant qu’un artiste comme lui soit incapable de se souvenir de ces morceaux. les piques contre diam’s et iam rien de nouveau, a part qu’il ose critiquer contrairement a d’autres, j’ai bien kiffer la critique sur le rap conscient (il parle de kéry?), les mecs jouent les voyous pendant 5 piges et après ils viennent faire la morale, est-ce ca le rap conscient? je préfère un b2O qui dit des conneries et qui assume que d’autres qui font la morale et non plus de crédibilité dans leur texte égotrip.
    la drogue, les voitures, miami, les meufs et toute autre connerie me font tjrs autant marrer a 30 ans, prenons ces textes comme quelque chose de divertissant, d’ailleurs n’est ce pas le but de la musique avant tout?
    il a raison de ne pas se prendre la tete sur tout ce qu’on peut lui reprocher, comme il dit « trop en avance pour me demander l’heure »

  • hugolin,

    Je ne suis pas fan de Booba mais je reconnais qu’il est plutôt très lucide et réaliste par rapport à l’industrie du rap en France ! En plus son constat est plus que vrai : pourquoi le rap en France doit uniquement se limiter à un rap dit social ou de pleurnicheurs ?  C’est aussi de la musique , donc faite aussi pour s’éclater dessus ! Moi j’aimerai bien aussi danser sur du rap français en boîte que uniquement sur des sons ricains ! Donc svp les gars arrêtez de vous prendre trop au sérieux , c’est super ennuyeux !

  • borsalino,

    futilités (egotrip, drogue, pseudo histoires de ghetto) ? 
    egotrip : ben c’est l’un des fondements du hiphop. rien que ca

    drogue : c’est juste une maniere de personifier le rap

    je crois bien que raekwon à sortit un tuerie lannée derniere pourtant il parle de stupéfiants comme en 96. tout les gens un peu logique savent tres bien que booba ne vend pas plus de drogue que le dealer de ma rue. il fait juste de la music

    pseudo histoire de ghetto : je vois pas trop dans ses trois derniers albums une quelconque histoire de caillera ou d’embrouille mystique. booba explique simplement que son rap c’est de l’imagerie, des phrases choques. c’est du cinéma comme il dit. m’enfin pour comprendre cela faut deja un détachement quand on écoute. faut écouter pour le plaisir des formules, lénergie de sa plume, juste pour apprécier la musique et pour rien d’autre
    ca va pas plus loin que cela ! 

    ps: pour info, fabe est devenu imam. pour ceux qui nétaient pas au courant.

  • borsalino,

    BOOBA 2010
    l’album arrive
    mars/avril/mai ! 
    ps: c’est offishall Dr Dre DETOX c’est pas avant 2011.
    donc si il revient avec un concept fin du monde/aftermath
    c’est fin 2011 début 2012 !!! lol

  • cyd,

    Pareil que Shyriu. Il y a le message de Nao qui s’est intercalé entre temps.

  • cyd,

    Je pense exactement pareil… Dommage pour nous, tant mieux pour lui qui préfère clasher Diam’s de sa lambo à Miami plutôt que de taper des freestyles avec Oxmo dans une cave de Billancourt en mode 96; on peux pas vraiment le lui reprocher.

  • NAO,

    Je ne comprends pas ce qui le fait rire quand il parle de Fabe et de ce qu’il est devenu ? Il a fait le choix de ne pas être le pitre qu’il n’était déjà pas quand il rappait contrairement à lui qui critique le  » rap social  » alors que le sien n’est qu’un ramassis de futilités (egotrip, drogue, pseudo histoires de ghetto). Rappe ta merde et ferme ta gueule tu brilleras pas plus en crachant sur les autres, tu as déjà ton public qui fantasme sur cette vie de ceux qui donneraient beaucoup pour en avoir une autre.

  • Shyriu,

    Mouais… Toujours cette posture de l’entrepreneur je m’en foutiste qui conduit sa Lambo à Miami. Ça me décroche un sourire à chaque fois. Pour le reste, il ne dit rien de nouveau, pas foutu d’approfondir un sujet. J’imagine que c’est pour ça que cette conversation n’est que sur le blog. En même temps c’est au téléphone. Ce détachement à propos des titres de Lunatic ou ses premiers solos m’attriste un peu mais bon…

  • Moisethedude,

    Cool l’itw. Cool le Booba, posé, lucide, franc. Qu’on aime ou pas (pour ma part je suis fan) c’est quand même un des rappeurs fçais qui dit le moins de conneries en itw. Quand il a les bons interlocuteurs en face évidemment, c’est à dire des mecs qui lui parlent principalement de musique et qui maîtrisent leur sujet. Pas Ruquier quoi 🙂 Rubrique itw direct !

  • Nicobbl,

    Ah on a eu de bons débats en interne sur cette interview ! Méritait-elle d’intégrer la rubrique « Interviews » et pas figurer comme un annexe sur le Blog ? 
    Ca fait tellement longtemps qu’on doit l’interviewer qu’on avait mis la barre de l’exigence très haut.

    Tant pis, on va devoir en refaire une !

  • el rubab,

    « J’avance, je vais encore faire quelques albums »
    voilà qui suffisait pour casser en quelques mots les rappeurs dont il parle plus loin, à la limite il avait même plus besoin de les citer on avait capté.
    sinon, d’accord avec le commentaire de Lartiz’, l’interview méritait à l’aise sa première page, merci à vous, çà nous a fait une bonne surprise 🙂

  • yacine_,

    Sympa le passage sur Oxmo. Bon phoner finalement!

  • buffalo_soldier667,

    Est ce qu’il vous paye pour le sucer?
    Je suis sérieux, c’est un entrepreneur, ne l’oublions pas 😉
    D’ailleurs, j’ai toujours pensé que Jack Daniels le payait pour être cité dans ses chansons. Mais bon, apparemment non…

  • MAS,

    Même chose, ça fait plaisir de lire une interview de booba avec des questions pertinentes et des vraies réponses, c’est trop rare. L’album est pour Mars 2010?

  • Lartiz',

    Mortel. Pourquoi ce mec est unique ? Trop lucide, trop posé, trop dans le son. Pffff. Vivement l’album suivant ! (Sur Diam’s, écouté le dernier LP, c’est EXACTEMENT ça, flippant)
    Pourquoi cette itw est sur le blog ? Mystere, elle est pas dans le moule ABCDR ok, elle a ptet pas la profondeur ni la structure d’une « vraie » itw face a face, mais c’est dans vos tetes, elle meritait son dimanche matin en home.

  • Kara,

    On voit que c’est un pro de l’exercice Booba…il y a de la redite avec ce qu’il peut dire dans l’itw croisee avec Biolay par exemple. Preuve que le bonhomme a bien rodé son machin.

    Un truc que je trouve marquant dans cette itw par contre, c’est le detachement hallucinant qu’il a par rapport a l’epoque 98-2000…c’est fou de penser que la plupart des gens connaissent ses textes par coeur, et lui non.

    Sinon c’est vraiment cool le suivi que vous faites par rapport au top 100. 2010 demarre bien.