Ärsenik : « le rap, ça ne va pas mourir, c’est trop gros »
Interview

Ärsenik : « le rap, ça ne va pas mourir, c’est trop gros »

Mercredi 17 Avril, fin d’après-midi dans les locaux d’Hostile. L’interview devait durer 20 minutes, elle durera finalement plus de trois-quarts d’heures. Calbo et Lino nous présentent ce nouvel album, et font un point sur l’évolution du rap français et l’avenir.

A : Votre deuxième album Quelque chose a survécu vient de sortir, comment vous le présenteriez ?

C : Toujours les même deux négros, avec de la réalité à servir. Nouvelle musique, un coté Soul, un coté Ruff Ryder, musique un peu électronique, Sulee B, et voilà. Quelque chose a survécu, un style de rap, toujours véner’, empoisonnant comme de l’Arsenik.

L : Effectivement ! [rires]

A : Musicalement, il y a pas mal de changements par rapport au premier album, avec toute une influence électro, un peu à l’ancienne, qui n’était pas du tout présent dans « Quelques gouttes suffisent ». Pourquoi un tel changement ?

L : Le son a beaucoup évolué, on fait de la musique, et le rap ça répond à certains codes. Nous, on aime la musique dans toutes ses formes, donc on a pas de complexes à faire de la musique qui est à la mode. Tu vois tu as des gens qui disent « Oui, mais c’est à la mode, t’as vu« , nan nous on s’en fout si on l’aime, on le fait. Le son comme tu dis électro tout ça, c’est aussi une continuité du rap, comme le sample et tout ça. Donc maintenant, on rentre là-dessus aussi , on trouve que ça déchire donc on est dedans aussi. On fera pas tout un album comme ça, mais quelques morceaux , yes, pas de problème.

Après, je te dirais aussi que quand Mobb Deep est arrivé à une époque, tout le monde a commencé à sampler des pianos, ou des ambiances sombres, c’était la même. Quand Xzibit est arrivé avec « Paparazzi », tout le monde s’est mis à chercher du Mozart, du Beethoven, ou du…Gershwin c’est un ancien lui ou quoi ? [rires]  J’dis une connerie là !

A : ‘Pousse les watts’ reprend ‘More bounce to the ounce’ de Zapp & Roger, c’est une espèce de clin d’oeil aux années passées, c’est un truc dont vous vous sentez proches ?

C : C’est la musique qu’on aime, comme t’as dit, on écoutait du funk, et on a voulu mettre un truc différent. A partir du moment ou on fait un album, on se dit qu’il faut des ambiances différentes. Là, ce morceau un peu plus funk, c’est pour changer de tous les morceaux noirs et sombres qu’on avait fait… On veut toujours mettre un petit coté funk dans l’album, c’est donc pour ça qu’on l’a mis.

A : C’est tout un symbole ce morceau.

C : Ben ouais, c’est ça le truc, on a kiffé, t’as kiffé, tu ressens le truc comme on l’a ressenti, quand le gars a fait ça

A : Toujours dans le coté musical, le sample de ‘Regarde le Monde’

L : Oui, Dilated Peoples et compagnie.

A : Voilà, Killah Priest, Dilated Peoples avec ‘Worst comes to worst’, vous avez repris ce sample, déjà utilisé il y a peu, et qui avait porté à la polémique, pourquoi l’utilisez à votre tour ?

L : Parce qu’il est bon, et parce que le son a toujours raison, et parce qu’on en a rien à foutre. Nous, on l’a kiffé, on l’a pris. Après, c’est vrai que ça peut être casse-couilles quand tu vois un man qui a eu le même sample, mais comme on fait de la musique samplée, on peut souvent tomber sur les même instrus.

A : Vous auriez pu retoucher le sample

L : Nan, on le kiffait tellement, qu’on s’est dit « nique sa race, on le garde tel quel« , tu vois. Pour ce qui est de ce morceau, l’auteur c’est William Bell, c’est pas Dilated Peoples, c’est pas Killah Priest, à la rigueur je les emmerde.

A : Oui, je sais, mais ce sample a été utilisé plusieurs fois en moins de trois ans, ça s’enchaîne beaucoup là

L : Ouais, mais pour pas mentir, c’est vrai que si on avait fait le morceau, et qu’on avait pris connaissance du morceau, au moment où on avait fait le titre, ouais je t’avouerai qu’on l’aurait peut-être pas pris mais tu vois, le morceau était déjà bien tel quel, et on l’avait déjà pris sans avoir connaissance du truc, tu vois ce que je veux dire. Donc, maintenant, on a enchaîné. Mais est-ce que tu l’as aimé le morceau tel quel ?

A : Mouais, je l’ai aimé, mais j’avais encore dans la tête les deux versions que j’avais entendu avant, donc forcément ça m’a moins touché

L : Le problème, c’est qu’il faut pas prendre un morceau parce que t’as déjà écouté l’instru avant, il faut prendre le titre, et ce qu’on raconte dedans, parce que c’est du rap français. Dilated Peoples, je sais pas si tu comprends l’anglais, peut-être que oui, mais peu importe, ils ont un discours, nous on a le notre, notre version avec nos choses à dire dans ce titre, nous en tant que mecs qui avons fait le morceau, on veut que toi en tant que public, tu écoutes nos paroles. Si tu me dis, « oui ce sample là je l’ai déjà écouté » moi là quelque part ça peut me frustrer, parce que mes paroles t’en as rien à foutre. Dans l’album, y’a un titre qui s’appelle ‘J’t’emmerde’, donc maintenant on me dit Dilated Peoples, je l’emmerde, je fais le titre parce que je le kiffe, point barre.

A : Plus largement, musicalement vous êtes influencés par qui et par quoi ?

C : Nan, même pas, nous quand on fait l’album on marche tout par le kiff, cet album, en comparaison avec le premier on voulait apporter un changement, qu’il soit un peu plus soul. Djimi nous a ramené des trucs, on lui a dit « fais des morceaux Soul« , lui il a cherché des morceaux Soul. Si on kiffe, on dit il est bon, viens j’prends, il m’inspire, amène. S’il est pourri, on lui dit laisse tomber, c’est ça le truc. Y’a pas une influence style fais un morceau comme un tel, à part un morceau peut-être, j’aime bien ce sample, travaille dessus, et puis Sulee quand il a ramené ses sons, on sait que c’est des sons lourds. On sait que Sulee tu lui demandes un son, il te ramène un son lourd, c’est influencé peut-être Ruff Ryder, tu sais les sons cainris, mais s’il est bon, il est bon. C’est les morceaux de leur époque, 2002, les morceaux ils sont comme ça, on a pris les morceaux qu’on kiffait comme ça.

A : Lino, t’as fait pas mal de featurings, quelques morceaux solos (‘Symphonie en sous sol notamment’) , t’as un projet d’album solo de prévu ?

L : Nan dans l’album, on a deux morceaux solos, deux et demi, chacun va dans son délire, montre son univers. C’est vrai qu’il y aura des albums solos. Il va faire son album, je vais faire mon album, dans les années qui suivent, 2003, 2004, 2005, 2006, 2009(rires) on sera trop vieux donc on arrêtera, mais voilà, on fera comme Master P !

« Le rap parle à l’humain directement, ça parle à toi, ton coeur, ton corps, tout. Je pense pas que le rap va mourir. »

Lino

A : Tandem a pas mal été comparé à un moment avec Ärsenik, vous avez eu quelle réaction par rapport à ça ? Contents ? Ça vous a fait chier ?

L : Nan, moi, personnellement, les gens ils peuvent dire ce qu’ils veulent, mais moi je trouve que nous on a notre univers, et moi ce que j’ai écouté de Tandem, et j’aime bien ce qu’ils ont fait, je trouve que les mecs ont leur univers aussi. Je trouve pas de similitudes personnelles, ou seulement dans les choses qu’on dénonce, dans l’énergie, c’est là ou j’vois des similitudes, mais sinon moi je vois pas de similitudes, on est dans le même esprit. Ils ont leur spécificités et voilà, tu vois que c’est deux ambiances distinctes

A : Nan, moi je trouvais quelques similitudes notamment dans l’ambiance et la façon de rapper. Autre chose, on peut parler de Tony Truand un petit peu ? dont un morceau

C : Tony qui ? [rires]

A : Oui, un morceau où il évoquait sa mise à l’écart du groupe, vous avez eu quelle réaction par rapport à ça ?

L : Quel morceau ? J’ai pas écouté moi

C : Pas écouté. T’as écouté le maxi ? l’album ? Ah bon, sa mise à l’écart du groupe…. Nan, c’est un truc tout con, c’est pas une histoire de mise à l’écart du groupe, en fin de compte c’est compliqué et on aime pas parler trop de ça. Franchement, il s’est étalé dans les médias, mais faut lui demander, lui il sait la vérité, à la limite, je dirais plus qu’il faudrait qu’il soit là pour qu’on en parle. Parler de notre coté, lui de son coté, c’est un peu relou tu vois.

L : Je trouve aussi, qu’il y a un moment donné, où il fallait qu’il arrive avec un peu de truc sulfureux, donc il avait besoin de parler de zib ou de zeb, mais personnellement nous on s’en bat les couilles, tu vois ce que je veux dire ? Enfin on se parle, y’a pas de soucis. On est pas dans les délires Nas-Jay-Z ou machin, comment ils disent là ? Bref, j’en ai rien à foutre, il fait son truc point barre. Je sais qu’il sort son album bientôt, et je sais qu’il a dit des trucs qui lui sont sortis de sa bouche à parler plus vite que son cerveau, et ça servait plus de promotion aux gens de sa maison de disque ou quoi que ce soit.. Moi je pense que si lui il est vraiment honnête, il sait pourquoi il est pas dans le premier album, et pourquoi zib et pourquoi zeb, et voilà.

A : Ok, quels sont les projets de ceux qui vous entourent ? Kommando Toxik, Kazkami et compagnie ?

C : Il y en a déjà certains qui font des albums solos, Kazkami, Rety Bon Ap, Kommando Toxik. Maintenant pour Ghetto Superstars, on va essayer de faire un album en commun, voilà, c’est ça l’actualité.

A : On arrive plus ou moins à la fin , vous avez quelque chose à rajouter ?

Marie assise à coté, qui écoute l’interview : Écoutez l’album !

L : Tu vois elle a parlé, j’ai même pas besoin de parler ! C’est exactement ce que je voulais dire, voilà. Donc essayer de comprendre le disque, c’est ce que je dis à chaque fois en interview, essayer de comprendre les paroles, d’aller au delà des trucs qui peuvent paraître chocs, et essayer d’écouter le disque. Il y a un moment donné on écrit, donc la moindre des choses c’est d’écouter ce qu’on dit. C’est comme quand tu m’as parlé du morceau, Dilated Peoples, ça c’est la musique, après au-delà de la musique, y’a ce qu’on dit dans le titre, et on en a pas parlé. C’est dommage qu’après le morceau passe pour un titre de Dilated Peoples, alors qu’il y a un message qui est « regarde le monde, parle à des mômes, à nos mômes« , c’est un truc pour nous qui est important, passer de Dilated Peoples à nos gosses, moi j’en ai rien foutre de Dilated Peoples. Même si j’peux apprécier leur ‘sique ou quoi ou qu’est-ce, j’en ai rien à foutre. Mais au moins écouter les paroles, ou les choses qu’on peut dire dans l’album, ce serait déjà bien.

A : Moi, je distinguais bien la partie paroles et la partie musique, et la partie musique là elle est identique.

L : Exactement. C’est vrai que tout le monde dit « Dilated Peoples, Killah Priest », mais les gens oublient que Ludacris l’a dans son album. Dans le dernier album, c’est dedans. Donc on est plein ! (petit brouhaha général) …et chacun a son interprétation du titre.

C : Euh, comment il s’appelle ? Ménélik avait pris le morceau, le même que Coolio là, tu te rappelles ? Ben nous on l’avait aussi. On l’avait fait avant, mais on l’avait pas sorti avant eux, et quand on a écouté, on a dit on le sort pas. Mais on avait le même son qu’eux, exactement le même.

A : J’voulais rajouter aussi, vous vous sentez proches de qui aujourd’hui dans le rap français ? Vous en pensez quoi du rap français ? Qu’est ce que vous écoutez en ce moment ?

L : Ben déjà je vais te dire franchement je suis pas français. [rires]

Nan mais le rap français, y’a des trucs bien, des trucs moins bien, on sait ce qui est bon et ce qui est pas bon. Après, y’a beaucoup de trucs qu’on kiffe, beaucoup de trucs qu’on gerbe. Voilà, point barre, on va pas commencer à énumérer tout le monde. Mais bon on sait, on a bossé avec certaines personnes, donc tu sais avec qui on a des affinités, ou quoi que ce soit.

A : En fait vous pensez quoi de la popularisation du rap ? Quand vous avez commencé c’était sûrement pas comme ça, y’a pas mal de choses qui ont changé, donc vous pensez quoi de cette évolution ?

C : Cette évolution, si on veut. Il fut une époque on avait plus d’images TV, on était plus présents dans les radios. Maintenant, il nous reste que les radios, et il faut lutter pour être sur Skyrock.

A : Ah Skyrock… c’est quoi votre position par rapport à Skyrock ?

C : Notre position, elle est simple. Passe tous nos morceaux, ça nous arrange. Si toutes les radios même RTL pouvaient passer nos morceaux véner’, ‘J’t’emmerde’, n’importe quand, on serait content nous. On les fait pour que ça passe, nan ça nous fait pas chier quand on passe nos morceaux, on va pas dire à celui qui passe nos morceaux « tu déconnes qu’est-ce que tu fais ? »

A : Nan, c’est pas ça, c’est surtout le fait que Skyrock se proclame première radio sur le rap.

C : Nan, on s’en fout nous, on s’en fout. Faites écouter nos morceaux, même RTL, même NRJ, mettez ‘J’t’emmerde’, ‘P.O.I.S.O.N’

L : Même Nostalgie [rires]

C : J’vais pas lui dire « tu déconnes mec qu’est-ce que tu fais ?« . Faut arrêter, y’a pas d’underground.

A : Je parlais pas d’underground, mais de Skyrock.

C : Nan, mais ce que je veux dire, c’est que si on fait des morceaux, c’est pour que ce soit écouté par le plus grand monde. Alors faut les mettre sur RTL pour que ce soit écouté, ils iront sur RTL. Mais ces gens nous veulent pas.

L : Donne toi plutôt, toi ta position par rapport à Sky’

A : Moi ce que j’aime pas dans Skyrock, c’est à un moment ils s’intéressaient pas du tout au rap, et d’un seul coup, ils s’y sont intéressés, se rendant compte c’était un marché rentable, parce que c’est ça, c’est juste une question financière.

L : Moi, je vais dire autre chose. Au delà du truc que Skyrock récupère… ça s’appelle Skyrock, alors qu’il fait du rap ou au-delà de ça.

A : Oh c’est pas une simple question de nom

L : Ouais, le rap était là avant Sky, et il sera là après Sky. Après, c’est à nous de nous prendre en main pour faire quelque chose de notre musique. Y’a pas que les radios, les concerts, nous il faut qu’on soit sur tout les terrains. Le problème c’est que dans le rap, on a limité le champ d’action à un cursus. C’est à dire tu fais des fanzines, les magazines qu’on connaît tous, t’as zib, t’as zeb, t’as zub, après on fait Skyrock, après on fait truc, si on a de la chance on fait Fun Radio, si on a de la chance le clip passe.Nan, le rap c’est pas ça, c’est une musique qui nous appartient. Le rap, c’est un truc qui est palpable, c’est un art, qui nous appartient, donc il faut pas limiter ça à Skyrock ou à truc. Skyrock, c’est juste un média qui véhicule cette musique. Après, c’est à double tranchant. Y’a le coté Skyrock a donné du rap au grand public, et l’autre coté qu’il peut étouffer d’autres groupes qui n’ont pas spécialement de structures, ça peut être néfaste pour eux. Mais on peut pas imputer tout les torts à Skyrock, c’est pas eux qui ont fait le rap. On peut pas dire « Sky a niqué le rap », nan. Les seuls mecs qui pourront niquer le rap c’est nous-même, et les mecs qui pourront le mettre haut c’est nous-même. Si le rap il est dead, c’est nous qui l’avons niqué

A : Skyrock est aujourd’hui un média super important , en nombre de ventes et retombées ça garantit beaucoup de choses.

L : Oui, mais pourquoi ? Parce que nous on avait une carence. Ça veut dire que la capacité d’un groupe de rap, dit hardcore, c’est qu’il y a une grosse majorité, faut dire la vérité, qui n’achète pas les disques, il faut le savoir. Alors, forcément Skyrock représente le grand public, donc automatiquement, une fois que le rap est rentré à Skyrock, les ventes ont décollé, parce que justement le grand public s’est intéressé à cette musique.

A : Ouais, c’est tout à fait ça, c’est ce coté grand public.

L : Oui, mais qu’est ce que tu veux que je te dise moi ? Je peux rien te dire moi. Il se trouve que Sky véhicule ce genre de trucs. C’est vrai qu’il y a les cotés positifs et les cotés négatifs, mais c’est la vie mon frère, nous on y peut rien, c’est la vie mon frère. Les médias on les contrôle pas. Tant que nous on aura pas nos radios, tant qu’on aura pas nos TV, tant qu’on aura pas nos magazines, ben on fermera notre gueule et on sera obligé de suivre le cursus que je t’ai dit tout à l’heure.

A : A un moment, c’est comme pour toutes les modes, parce que le rap c’est devenu une mode pour le grand public. Et à un moment cette mode va retomber et le jour ou se sera passé de mode, y’aura pas mal de changements.

C : Tu crois que mon petit frère, qui a 14 ans, il va écouter un artiste de variété française ?

A : Nan, c’est pas la question. Mais y’aura d’autres musiques phares pour le grand public.

C : Depuis qu’on a commencé le rap, on nous a dit c’est une mode. Mais ça fait 15 ans qu’elle dure cette mode.

A : Mais je pense que cette mode a touché le grand public ces dernières années. Le jour où Skyrock lâchera le rap pour un autre courant musical je sais pas lequel ce sera, parce qu’il sera moins, ou plus du tout rentable, y’aura des désillusions.

L : Nan le rap ça va pas mourir man ! Ça ne va pas mourir, c’est trop gros. Ça te parle mec, ça te fait trembler, c’est normal. Patrick Fiori il peut pas te faire trembler, parce qu’il dit zib et zeb. Le rap va te faire trembler, parce qu’il va te parler directement. Le rap parle à l’humain directement, ça parle à toi, ton coeur, ton corps, tout. Je pense pas que le rap va mourir.

A : Nan, mais tu prêches à un convaincu, c’est pas le problème

L : Ça je sais, moi ce que j’ai envie de t’expliquer, c’est que le grand public, le grand public c’est quoi ? Le grand public, c’est des gens que tu éduques par rapport à la musique que tu lui donnes. Grand public, c’est vaste. Après, c’est vrai le grand public est infidèle comme on le sait, il va au gré des vents par rapport à tel artiste, tel artiste. Mais si on se cantonne à faire ce que le grand public veut, là on est baisé. Mais, si on donne ce qu’est vraiment l’essence du rap, je pense que les gens comprendront le truc, et qu’à un moment ils suivront, les gens sont pas cons. Y’a beaucoup de gens qui sont moutons.

C : Je pense pas que les gens ils vont retourner à l’opéra, ou à la pop plus tard.

A : Je sais pas quel courant musical ce sera, peut-être la techno.

C : Ils ont essayé la techno, le garage, c’est pour aller écouter dans les champs là-bas ! (rires)

Le rap ça parle directement aux gens, ça raconte ce qu’on vit, alors que les autres musiques ça te ramène dans des rêves, la pop ça parle toujours du même truc, l’amour, je t’aime, moi non plus. Le rap parle de réalité, demain y’aura des champignons qui vont pousser dans tous les bleds, un rappeur va dire les champignons, boum, boum, boum. Les gens ils vont prendre, ça vit avec son époque le rap. Alors que la pop ça meurt. Les boys-band, ils sautent deux fois, la troisième on veut plus les voir sauter [rires].

A : Allez, le vrai mot de la fin cette fois

L : Quel truc je vais dire de plus ? Rien d’inédit, à part que j’ai toujours une lame dans mon Teddy. Point barre.

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