Chronique

N-Recordz
Para One/Iris/LeSept/Flynt/Lyricson

2003

En jetant un coup d’oeil au tracklisting, une question survient : s’agit-il toujours d’un maxi d’Iris –tel qu’il était prévu au départ– ou plutôt d’un projet de Para One -responsable de toutes les prods ?

Une fois les morceaux écoutés, on se fout royalement de la réponse.

Commençons par la fin. Last but definitively not least, ‘Crazy’ réunit Lyricson, Flynt et Iris.

« A jamais rien pouvoir s’accorder, on est nombreux sur une corniche avec un E barré sur la cornée »

La réussite globale du morceau revient sans conteste au couple Lyricson/Para One. Colorant ce titre d’une glaciale intensité, le toaster et le producteur installent un terrain idéal pour leurs deux acolytes. S’exposant avec parcimonie, Flynt est de ceux qui font mouche à chaque apparition, et ce morceau ne fait pas exception. Iris n’est pas en reste et lâche lui aussi un couplet marquant.

En comparaison avec cet aérien ‘Crazy’, ‘Con-citoyen’ fait l’effet d’un char d’assaut.

« J’ai le complexe de l’ex-colon déchu. Je mets un accent circonflexe sur mes conflits en oubliant le contexte, ce que j’ai jamais conquis et les chutes »

Dressant le portrait d’un beauf français, ‘Con-citoyen’ aurait pu être un morceau balourd et facile. Mais sur ce titre, le débit mitrailleur de Sept et l’instru fanfaronne de Para One tournent à la démonstration martiale -parfaitement rodée. Sept intègre humour et bonnes idées à une plume toujours aussi dense et se montre parfaitement à l’aise dans le développement d’un thème suivi de bout en bout.

Enfin, ‘Ciel ether’, Iris narre un retour à sa terre de cœur, le Sénégal.

« J’ai misé sur le temps – on dit toujours ça – mais ici il n’y a que les beaux jours qui fassent injure aux bonjours fades »

Le rappeur symbolisé par un éléphant au dos de la pochette se confronte aux souvenirs et oublis qui refont surface. Iris joue d’une habile combinaison entre écriture complexe et interprétation dénuée de fioritures. Beaucoup de références difficiles à décrypter parfaitement mais tout le morceau est sous-tendu par une émotion croissante, amorcée par Iris puis relayée par l’instru qui finit seule la course.

On connaissait le fougueux Lyricson du temps de Red Zone. On savait le trio de choc Para-Sept-Iris imparable depuis ‘Un sur un million’ (Quality streetz 2). On soupçonnait Flynt d’être un sous-marin meurtrier depuis Explicit 18.

On attendait simplement la confirmation ; la voici acheminée sous format vinyle. Essai transformé donc, malgré une barre placée très haut. « Je vous envie d’être encore vierge de l’écoute de ce maxi« .

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