Chronique

Trellion and Sniff
North Luna

2012

Trellion et Sniff sont des MCs originaires de Sheffield, fers de lance du label Bad Taste Records, pour lequel ils ont sorti une bonne dizaine de projets à eux deux depuis 2010. Après Die, Squirrel, Die, North Luna est le second album du duo, reprenant et affinant la recette de son prédécesseur. Ce que propose Trellion et Sniff semble être une version du Devil Shyt de Memphis revue et corrigée par des amateurs de rap new-yorkais. Pas de profusion de charleys, pas de flows ultra-techniques, mais la même lenteur, la même ambiance poisseuse et surtout ces boucles hypnotiques et angoissantes, semblant tirées tout droit de BO de films d’horreur. North Luna bénéficie ainsi d’une identité forte et affirmée, renforcée par des textes très portés sur l’ego trip. L’ensemble se révèlerait presque trop homogène à vrai dire. Il faut en effet quelques éléments débordant légèrement de l’atmosphère très éthérée pour éviter de tomber dans la formule trop prévisible, comme le long couplet toasté de Rawkid dans le morceau de clôture ou l’ambiance un peu plus détendue de « Yacht Scene ». Côté emceeing, la voix nasillarde de Trellion et son flow fatigué conviennent parfaitement à cet univers sonore glacial. A tel point que parfois, Sniff, pourtant loi d’être mauvais, semble plus intervenir en invité qu’en tant que seconde moitié du binôme. Ce déséquilibre est l’un des rares bémols d’un disque aussi excellent qu’étrange, pas forcément très facile d’accès mais à l’ambiance franchement addictive, pour peu que l’on ait les références nécessaires pour pouvoir s’y plonger.

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