Chronique

Onra
Chinoiseries pt 2

All City Records - 2011

Chinoiseries pt.2 ou la suite d’une réussite inattendue.

Porté par un joli succès critique et une belle exposition à travers le globe, Chinoiseries a permis à son auteur de sortir de l’ombre. Et d’atteindre des horizons a priori inaccessibles pour un producteur indépendant. Comme Chinese Man dont le « I’ve got that tune » avait été repris par Mercedes, Onra a vu Coca-Cola lui reprendre « The anthem » pour illustrer une de ses publicités. Pas forcément la consécration attendue, mais une vraie forme de réussite. Après un passage à la Red Bull Academy et les sorties de 1.0.8 et Long Distance, il est donc de nouveau question de Chinoiseries.

À l’instar du premier volet, Chinoiseries pt.2 est composé d’une succession de courtes pistes instrumentales. Trente-deux, une nouvelle fois – aucune symbolique selon notre numérologue. Agrémenté de quelques dialogues extraits de films et autres disques non-identifiables, il a été conçu dans une logique de film séquence où chacune des pistes serait une scène, un moment imagé, intégré à une histoire complète. Une façon d’apporter un certain liant entre ces différentes touches pleines de références. De Prince Rakeem – « One for the Wu » en symbole absolu – à Dilla pour la programmation des batteries et inserts vocaux parfois proches d’un Donuts.

Toujours né d’inspirations liées à ses voyages en Asie, notamment au Vietnam, pays de ses grands-parents, Chinoiseries pt.2 se conçoit comme un voyage. Une expédition en Extrême-Orient où les chemins sont autant de courtes boucles samplées et poussiéreuses. Dans un genre propice à l’imagination, ces compositions laissent transparaitre images et sentiments. « Where I’m from » sonne ainsi comme une escapade mystique le long d’un fleuve, avec une légère flûte apaisée digne d’un épisode de Zelda (Ocarina of time.) « Raw shit » semble, lui, extrait d’une anthologie à la gloire des Shaw Brothers, avec l’éternel Jimmy Wang en guerrier amateur d’hémoglobine.

Entre moments d’introspections hypnotiques (« Meet the Queen »), élan des grandes épopées chevaleresques (« Raw shit ») et pensées martiales (« Snakes & smoke »), Chinoiseries pt.2 ne manque pas de diversité. Il manque plutôt cette inspiration à même de transformer l’honnête en exceptionnel. Aperçue ponctuellement sur le jouissif single « A New Dynasty » ou « Gotta go », elle se fait globalement trop éparse pour convaincre pleinement.

Dénuée de l’originalité du premier volet, cette nouvelle livraison de Chinoiseries creuse avec moins de réussite un même sillon. Contrairement à sa devancière, elle ne tourne pas en boucle. Elle tourne plutôt en rond. Décevante, elle reste néanmoins une simple étape dans la discographie réjouissante d’un parisien ouvert sur le monde. Et loin d’être arrivé à destination.

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