Chronique

Ramson Badbonez
Bad Influence

Boot Records - 2012

Si Ramson Badbonez n’avait jusqu’ici jamais sorti d’album, il s’est pourtant affirmé depuis une dizaine d’années comme un personnage incontournable du rap anglais. Le Londonien s’est en effet imposé comme un champion du featuring et des mixtapes, tout en étant présent dans l’entourage de Taskforce et des frères Coombes.

Ce long et sinueux parcours explique peut-être le principal défaut de Bad Influence : le projet manque de cohérence, et ressemble plus à une collection de morceaux épars qu’à un ensemble abouti et bien maturé. Mais, entre certains refrains assez nazes et sur quelques instrumentaux peu enthousiasmants, une constante demeure : les prestations de haut niveau de Ramson Badbonez, et sa formidable aptitude à bouffer du mic. Quelle que soit l’ambiance du morceau, le garçon s’en tire toujours à merveille, parvenant à rendre intéressants des titres parfois bien mal embarqués. Alors, forcément, quand la production est efficace, ce sont des grands moments de rap qu’il nous est donné à entendre, de l’inquiétant « Bring Ur Sh*t » au nerveux « Gingabread Man », en passant par le sautillant « Pump Dat Bass » et ses accents grime.

Espérons donc ne pas à avoir à attendre une décennie pour le second album de Ransom Badbonez. Et souhaitons lui surtout d’acquérir cette compétence mésestimée qu’est de savoir choisir ses beats, afin que ses immenses qualités puissent être mises en valeur comme il se doit, et qu’il devienne un artiste complet et pas juste un très bon faiseur de bangers.

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