Chronique

DJ Ameldabee
Anatomy of a rap crime

Da Bee’s product - 2007

Anticipons d’emblée les critiques fielleuses. L’auteur de cette nouvelle compilation mixée a eu beau faire partie de la maison pendant un moment, on s’affranchit d’avance des leçons de morales. Pas le temps pour les regrets qu’ils disaient. Oublions ces palabres et admettons que si cette sortie ne valait pas son pesant de cacahuètes on s’en serait probablement tenu à un silence de circonstance. Mais au-delà de toutes les questions promotionnelles, il faut bien l’avouer : ces beaux projets montés à l’huile de coude ont l’immense mérite de réjouir les idéalistes que nous sommes. En sachant que sur ce coup Ameldabee joue les petits artisans avec un packaging bien soigné et un livret dense, riche en anecdotes et blagues plus ou moins drôles.

Alors oui, l’approche de cet Anatomy of a rap crime n’a franchement rien de révolutionnaire, elle est même d’un classicisme absolu. Parcourir l’histoire du rap, revenir aux prémices un rien balbutiants, aux clichés un peu jaunis qui sentent parfois la naphtaline (tant pis pour le blasphème) pour arriver jusqu’à aujourd’hui. De Doug E. Fresh, Rakim, BDP jusqu’aux Three Six Mafia, Lil Jon et autres Slim Thug (bonjour le grand écart). Notez que la virée n’a rien d’équitable puisqu’en bon trentenaire assumé, notre hôte s’attarde particulièrement sur sa période dorée. Dix années qui débutent en 1989 pour s’achever en 1998, le tout en traversant le doux territoire d’Oncle Sam dans les grandes largeurs. De San Francisco en passant par Compton, Memphis, Chicago ou New-York.

Bien entendu, on pourrait sortir le scalpel, disséquer la barbaque en fines tranches façon Dany Leprince et établir une liste exhaustive de chacun des acteurs et autres figurants d’une histoire pas prête de s’achever. Sauf que, franchement, l’intérêt de cette démarche apparaît pour le moins limité. On préfère vous assurer que l’ensemble agite à la fois la boite à souvenirs et l’encéphalogramme du plus mormon des auditeurs.

Anatomy of a rap crime ou une pierre de plus dans la discographie plutôt dense de ce surproductif agité. Et celle-ci, sérieusement bien foutue, à une forte tendance à squatter longuement nos platines. Respect.

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