Nos 25 morceaux du premier semestre 2016
Rap Francophone

Nos 25 morceaux du premier semestre 2016

Jamais le spectre du rap français n’aura été aussi large. Du cloud-rap au revival boom-bap, des hurlements white trash aux gimmicks autotunés, des jeunes belges aux quinquagénaires de Seine Saint-Denis, il a fallu résumer tout cela en vingt-cinq morceaux. Ce n’est pas assez et pourtant six rédacteurs n’ont pas été de trop. Bienvenue dans cette sélection partielle, plurielle et forcément partiale de ce que le rap francophone a produit en ces six premiers mois de l’an 2016.

Rochdi – « Le Martyre d’Osiris »

C’est une véritable traversée des abysses que raconte Rochdi pendant les cinq minutes virgule quarante-huit secondes du « Martyre d’Osiris » et son instrumental magmatique. Le rappeur du XIIIe arrondissement de Paris y décrit une quête surnaturelle en parabole de la vie intra-muros et de ses tentations quotidiennes (« Un vrai corsaire brave la tempête, qu’importe s’il échoue, revenir de l’enfer avec de grandes écorchures sur les joues »). Chaque bouche de métro devient une porte vers l’Enfer, chaque protagoniste un pantin de Lucifer. Le tableau musical qu’il dépeint rappellerait presque l’intensité de La Chute des damnés de Rubens, où Rochdi croise aussi bien figures mythologiques égyptiennes et grecques que bicraveurs, tapins et junkies. « Ivre d’hydromel givré, j’m’endors dans un champ d’pavot », « à la fois lent et technique, sur l’album j’invite Raí, et Berbatov, mon visage incrusté sur un vitrail ». Football, psychotropes, botanique, occulte : tout s’enchevêtre dans son récit, façon descente des neuf cercles de l’Enfer de Dante dans La Divine Comédie. – Raphaël

Grems – « Bruce »

Faire un morceau sur le divin chauve du cinéma Hollywoodien, il fallait oser. Quand c’est Grems qui s’en charge, ça intrigue encore plus : hyperproductif durant ce premier semestre 2016 (trois EP à l’improviste, dont deux gratuits) le mauvais garçon du paysage rap français livre avec « Bruce » un nouveau titre qui lui ressemble parfaitement. Insolent et inclassable, dansant et mélodique, son hommage à l’acteur de Die Hard est un savant mélange de rap et de beats electro qui rentrent dans la tête dès la première écoute, ponctués de bonnes phrases qui, dans le fond, parlent un peu aussi de leur interprète. Un type qui tente constamment de s’échapper des travers du rap game. – Brice

Lyrrix – « Biggie & Tupac »

L’hexagone aura malmené et dénaturé la trap music autant que faire se peut… Le bando  devenu « bendo », l’argent, les armes, la drogue, les femmes, les véhicules, tout est faux de ce côté de l’Atlantique. Pourtant la France livre depuis ses territoires ultra-marins une trap music brute, puissante, et réelle. Lyrrix en est l’un des meilleurs ambassadeurs, depuis le quartier Bergevin de Pointe-à-Pitre, et son titre « Biggie & Tupac » est un véritable hit. C’est qu’en Guadeloupe, les dogues argentins se promènent sans laisse, disons que cela sonne plus juste en créole. « La Berge, la Berge, la Berge, trap, trap baby only ! » B2

Vertigo Milk – Magnitude 10

D’une boucle sur le fil mariant tourbillon et hypnose, magique tant elle est remise répétitivement dans le bon sens de l’échelle de Richter par de courts, discrets et répétitifs scratches, « Magnitude 10 » signe le retour d’Iris. Sous son nom d’emprunt cette fois, celui qu’il trimballe depuis Soul’Sodium, Vertigo plonge avec son faux flegme habituel dans l’épicentre des douleurs. Comme pour mieux les extirper. Secousses en série proférées avec un détachement que seuls ses mots démentent, l’auteur de « Ciel Ether », qui avait déjà surnagé dans Les courants forts, laisse les plaques tectoniques faire leur route loins des cœurs difformes. Et les enceintes tremblent. Onde de choc. – zo.

Jazzy Bazz – Le roseau

Morceau calibré pour squatter les baladeurs en mode « repeat », « Le Roseau » est un modèle de fluidité : concis et technique, tout s’y enchaîne parfaitement. Sur une impeccable prod d’Hologram Lo’ aux accents mobb deepiens très marqués, le rappeur du vingtième arrondissement parisien y déroule un egotrip martial et puissant vantant les vertus de l’auto-discipline, du travail dans l’ombre et de l’indépendance, rappelant l’acharnement et le temps passé à l’entraînement pour acérer sa plume avant de laisser éclore ses rimes au grand jour. Le thème était casse-gueule ; le résultat est imposant. – Julien

Kekra – « Méfiant »

Après deux volumes de ses mixtapes Freebase, Kekra nous plonge dans le Vréel, un monde puissant, aérien et avec un poil d’arrogance, juste comme il faut. Entre démonstration technique et musicalité à tous les étages, le rappeur de Courbevoie prouve qu’il a une place à part dans le rap français. Avec « Méfiant », la comptine solitaire mélangée à « Lequel », le titre frontal par excellence, son double clip japonais synthétise son futur. Kekra y développe un univers maîtrisé, touche à tout mais cohérent, provocateur mais terre à terre, lumineux mais caché. Un parfait héros de notre époque. – Nemo

Joe le Phéno – « Trop d’avance »

Rageur et déterminé, Jo Le Phéno appartient à cette espèce de jeunes pour qui rapper semble facile. Du fond de son thorax il braille sa motivation sans trop en faire. Son flow est malléable, la technologie comble ses lacunes vocales sur le refrain, et ses lignes sont écrites à l’encre de rue. « En pleine période d’attentats, Paris c’est la guerre en vrai, pas qu’à la télé » dit le Phéno, et avec pareil soldat en première ligne, le 20ème arrondissement a encore de quoi attaquer. – B2

Mani Deïz – « Éternelle noyade »

Mani Deïz est déjà connu pour son travail d’orfèvrerie côté beatmaking . Spécialiste en « détune » comme il le dit lui-même, friand des nappes d’instruments à cordes au point que la mélancolie elle-même s’est habituée à y faire de l’escalade en cordée, le producteur yvelinois des Kids of Crackling est aussi un rappeur. Certes, jusqu’à cette année 2016, personne ou presque ne le savait puisque ça faisait plus de dix ans que Mani Deïz n’en avait pas enfilé le costume. Mais avec Comme les autres, celui dont les productions sont habituellement le tapis de songes d’autres MCs déploie les teintes de son univers. « Eternelle noyade » n’échappe pas à la règle. Son écriture imagée file les métaphores au point que la tourmente prend des allures d’Odyssée. Si Mani Deïz est pour certains un beatmaker déjà mythique, ce titre réécrit un épisode de vie comme une mythologie. Et il servira à tous ceux qui un jour ou l’autre devront écoper leur barque après avoir cédé au chant des sirènes. – zo.

Brav – « Bagarrer » feat. Tiers Monde

Encore plus que sur son précédent album, l’inattendu Sous-France, Brav parachève sa transformation en rappeur-chansonnier sur Error 404. Tout à la fois en prise avec le rap brumeux des années 2010 et le bagage rempli de variété et rock français des années 80, le Havrais y écrit des complaintes prolétaires justes tant qu’elles sont interprétées avec ce roulement du fond de la gorge à chaque « r » prononcé. S’il y a du fatalisme et de la mélancolie dans sa musique, il les sublime en carburant dans « Bagarrer », entre constat amer (« Tu travailles toute ta vie pour être pauvre, pendant qu’tes gosses ingrats bicravent la coke, partent à la Jonquera ») et étincelles d’amour propre (« Peut-être bien que c’est finalement nos cœurs de pierre qui allumeront l’espoir »). Si Tiers-Monde, idéal contre-poids plus dynamique ici face au chant lent de Brav, a évolué en rappeur énergique et malicieux, Brav est définitivement devenu une anomalie atypique dans le rap français. – Raphaël

Eloquence – « Codeine dream »

Cellule en sommeil, le rimeur à gages remet le couvert avec la sortie de Trill Makossa, incursion cinématographique dans la vie d’un banlieusard du neuf-un qui prend de la bouteille. Influencé par son périple au Texas et sa culture de films mafiosi, Eloquence nous embarque dans un univers façonné de sensations et d’ambiances, une carte des saveurs du débrouillard plein de bagou. Au sein de l’album, « Codéine Dream » fait office de balade de motivation, planante et prenante. A voir aussi, le mini-film réalisé autour de l’album, une autre dimension. Un retour qui fait du bien. – Nemo

L’argent de la drogue – Positif

Collectif perpignanais à géométrie variable, L’Argent de la drogue est avant tout représenté par le rappeur 1K47. De loin le plus présent et prolifique, il est la voix principale du groupe. Celle qui kicke, ironique, avec un sourire narquois. Qui pose des textes qui font mouche, avec l’air détaché du mec qui s’en fout. Et puis il y a Slim XL. Beaucoup plus discret, pour ne pas dire effacé, il reste en retrait, lâche une poignée de phases quand son acolyte enquille les morceaux. Aux premières écoutes, il passe inaperçu. Puis on tend l’oreille. Puis on prend une claque ; la façon de jouer avec les sonorités, le sens de la formule… Comme sur les trois premières minutes de ce dense « Positif », extrait du projet POP Musique, s’achevant sur un renoncement plein de classe : « A rimer gratuit, y’a rien de brave, j’bad, au garde à vous quand j’badge. Le fond des yeux beige du rouge de la veille, j’déjeune au boulot, j’décède au boulot. J’voulais explorer le monde comme Cousteau… J’suis devenu couche-tôt ». – Julien

Benash – « Larmes »

Révolu le temps où les hommes se cachaient pour pleurer. Le rap s’est fait émotif, les cœurs s’y sont ouverts, les larmes sont belles sous autotune. Benash, protégé du Duc de Boulogne, chef de guerre du 40 000 Gang, sort avec le triste et violent « Larmes » son meilleur titre à ce jour. Les douilles tombent au sol quand les âmes d’enfants innocents s’envolent aux cieux. « A huit ans je possédais déjà une lash-ka, dis-moi comment survivre à ça, quand ta mère se fait violer devant toi ? » Dans sanglot, il y a sang. – B2

Damso – « Bruxelles vie »

La Belgique n’a pas arrêté de gagner des points en 2016. Après Hamza, Caballero et Jean Jass, c’est maintenant à Damso de monter les échelons quatre à quatre. Adoubé par le duc de Boulbi, Damso a su saisir son moment avec Batterie Faible, une carte de visite parfaite. Parmi les multiples couleurs proposées reste un hymne, un marqueur : « Bruxelles Vie ». Avec des punchlines à la pelle et une expression contagieuse, Damso termine de mettre la capitale belge comme place forte du rap francophone. Et ce n’est qu’un début. VIE. – Nemo

Alpha Wann – « Lunettes noires » feat. S.Pri Noir

Discret, mais toujours dans le coup : Alpha Wann est l’une des réjouissances de la jeune scène française de ce premier semestre. Son deuxième EP solo en compagnie d’Hologram Lo’ vient confirmer le talent et la remise en question permanente du jeune homme. Un palier franchi sur cette rencontre avec S.Pri Noir. Sonorités sombres, ego-trip maitrisé, et production tout en basses synthétiques impeccables : avec ce « Lunettes Noires », Alpha Wann semble de plus en plus maître de ses qualités. – Brice

LK de L’Hôtel Moscou – « Fleurs du mal »

Influences Cannibal Ox’ diluées dans une pointe d’autotune, écriture trempée dans « l’Hélium Liquide » et une attitude vocale qui pourrait rappeler Rufyo, voilà pour la tentative de  synthèse, certes un peu fouillis, du rap de LK. Ce n’est donc pas une surprise de retrouver sur « Fleurs du mal » un instrumental à la fois industriel et contemplatif. Ici, le rappeur de l’Hôtel Moscou empile les visions venimeuses et décolle en marge de ce monde où même ses merveilles laissent de marbre. Lassitude, turpitude, et piste d’envol qui semble installée au bort du bout du vide de Vladivostock percutent ce morceau avec son refrain chanté, quelque part entre cloud rap et trap en slow motion. Une écriture hallucinée et psychosomatique, qui si elle continue à poser des épines sur le crane des poètes, pourrait bien rejoindre les plumes les plus singulières du rap français. Quant à l’auteur des vraies Fleurs du mal, on l’aurait bien vu dormir à l’Hôtel Moscou. – zo.

Freez – « Sig Sauer »

Une gemme perdue du beatmaker V-Don dans le casque et voilà le trop rare Freez parti pour dérouler deux minutes et cinquante secondes de rimes multi-syllabiques incisives et orgueilleuses. « J’balance de pures tueries sans stress vu qu’aujourd’hui c’est l’son d’serpillères qui fait le billet / J’sirote un Jim Beam, calé devant ESPN, conserve c’putain d’esprit espiègle malgré l’ivresse d’hier ». Assurée, technique et remontée, la moitié de Stamina éparpille ses petits confrères en « puzzle glauque » dans cet exercice de style à balles réelles. Tournée (de baffes) générale. – Julien

Caballero & JeanJass – « Merci beaucoup » 

« Allonge la somme et je te donne du style, paraît qu’j’en ai trop ». Vous voyez le mec qui a une dégaine improbable, un physique quelconque, et qui repart avec la fille la plus charmante de la soirée, devant les autres chacals, médusés ? C’est un peu l’effet que renvoient les deux belges tout au long de « Merci beaucoup. Sur la prod cartoonesque et spatiale signée Hugz Hefner, JeanJass et Caballero donnent l’impression de rapper en claquettes Gucci et en chaussettes Domyos, polo débraillé, mais avec un sens de l’humour et de l’auto-dérision irrésistible. Débit épuré pour le double J, rimes complexes pour Caba, les deux compères oscillent entre vrais bons traits d’esprit (« Quand on me demande du feu, je lâche un couplet », « Tous les jours j’essaie de nouveaux trucs en cabine, je parle pas de shopping »), humour potache (« On arrive tous de quelque part : les hommes du singe, le Jass du ciel »), et coups de menton crâneurs (« Pouce levé pour Double Hélice, on veut prendre la place à Elie »). Le meilleur buddy movie de l’année sort d’un home-studio bruxellois. – Raphaël

Triplego – « Hippie du neuf trois »

Refrain pêchu pour couplets langoureux, « Hippie du neuf trois » synthétise à merveille le style Triplego. Le binôme montreuillois continue de flotter doucement sur les eaux sales franciliennes. Une intrusion élégante dans un hall pourri, un blunt vanille dans la bouche d’une caillera de haut-standing, une fausse casquette Gucci sur la tête d’une princesse, à la triste grisaille du 93 Sanguee et Momo Spazz substituent les rêves bleus de Chanel et Matisse. – B2

PSO Thug – « Plein les poches » feat. Sadek

Il y a des titres intuitifs qui prennent par surprise comme un direct de Tyson en pleine mâchoire. La lumière s’éteint, on a juste pris le train de nuit. « Plein les poches » est de cette trempe. Après une première écoute, le refrain de Sadek ne décolle pas de la tête et les jabs de Leto terminent le travail. Une recette juvénile qui fonctionne à plein pot et qui lance PSO Thug dans la cour des grands avec leur projet Démoniak. Le 17ème a les crocs. – Nemo

Kool Shen – « Debout »

Quinquagénaire démagogue, adepte des fautes de goût (que son titre avec Soprano lui soit pardonné) et au discours daté (contrairement à la légende populaire, « Porcherie » des Béruriers Noirs n’a pourtant jamais été dédié qu’à un seul connard mais bien au paquet tout entier, d’où son côté intemporel), tels sont les reproches lus et entendus à gauche, à droite, et qui ont parfois un peu trop résumé Le fil du rasoir, dernier album en date de Kool Shen. C’est occulter une chose, pourtant connue de tous depuis vingt ans au moins : que sur une boucle de piano, l’architecte du Nique Ta Mère reste l’un des meilleurs. Il le prouve avec « Debout » où son écriture simple, limpide et fédératrice transforme des évidences en moments de lumière. Ce n’est certes pas dans la tendance et ce n’est sûrement pas non plus ce qui fera mouche chez l’immense majorité des jeunes. Dans le clip de « Debout » d’ailleurs, les élèves sont plus occupés à bavarder et à se sourire qu’à écouter le maître d’école Bruno Lopes. Maladresse de plus ou aveu lucide que cette mise en scène ? Peu importe. Les jeunes d’aujourd’hui s’amusent. Ils ont bien raison puisqu’ils vieilliront aussi un jour. Ainsi va la vie, et dans celle-ci, c’est toujours un plaisir de croiser quelqu’un de fidèle à ses convictions et qui kicke sans se faire passer pour un autre. C’est peut-être une lapalissade, mais c’est dit avec toutes nos berrurières salutations. – zo.

Droogz Brigade – « Coffre à jouets »

Il y a deux images qui viennent à l’esprit au moment de décrire la Droogz Brigade. Celle d’une escouade de Gremlins chargés au speed à qui un abruti aurait filé à boire après minuit. Ou bien celle d’une horde de punks braillards qui auraient été cryogénisés dans les années 70 et reverraient subitement la lumière du jour à notre époque, décidés à foutre la ville à feu et à sang. Dans les deux cas, une constante : le bordel. Les textes, les voix, les styles, tout est arraché. Dans ce capharnaüm, les productions ciselées par Al’Tarba brillent comme des joyaux. C’est le cas de manière particulièrement éclatante sur ce merveilleux et irrésistible « Coffre à jouets ». – Julien

Numbers – « Pour moi »

Des rues sales et ensoleillées de la cité phocéenne continuent de sortir des groupes qui portent en eux l’identité de leur ville et la violence de leur époque. Héritiers directs du Rat Luciano et de Zbatata, les trois Numbers que sont Miaouss (n°22), Fdolla (n°8), et N.I.C (n°11) sont comme les jeunes de la ruelle menés par ‘O Track dans Gomorra. Sûrs d’eux et un peu fous, ils foncent têtes baissées sans se poser de question. Ils le font pour eux pour personne d’autres comme le veut le propos du présent clip. Mais ils le font aussi accompagnés du brillant producteur Guilty, fournisseur des pépites instrumentales sur leur deuxième projet de l’année, 7/7. – B2

Arm & Tepr – « La nuit »

Filet d’autotune qui retient des mots funambules. Synthétiseurs glacés qui tordent les souvenirs. Rap réfrigéré par une pop baroque et des images en pagaille. Quand sur une production de Tepr, Arm regarde ceux qui portent la nuit seuls, il se met à projeter des mots sur le crépi des murs, à recouvrir les bras des rêves laissés au petit matin sur le pas de porte et transplante les aurores boréales dans le cœur des villes. Les solitaires s’inoculeront « La nuit ». Les regrets en guise de garrot, en apprenant que la liberté a découché. – zo.

MZ – « Toi sur moi »

Avec La Dictature, la MZ a passé un cap. Encore plus musical et fouillé tout en gardant son instinct, le groupe a capitalisé un énorme potentiel sur une palette de plus en plus large. « Toi sur moi » est à ce jour leur meilleur titre sur la relation homme-femme qu’ils traitent régulièrement. Poussé par une mélodie entêtante de Jok’air, la MZ réalise un des tubes de l’été, nonchalant et libéré, mélancolique mais insouciant. Complètement en accord avec son époque, la MZ est le véritable étendard de la jeunesse 2016. – Nemo

Salfrom – « Baise-moi »

« Des moustaches au marqueur quand ils s’endorment dans la rée-soi / Prévoyez l’after : on est trois et on a très soif ». Après plusieurs collaborations, les rappeurs Stick, Bazoo et Goune ont rapproché Toulouse et Paris, uni leurs (sales) forces en constituant le groupe Salfrom et franchi il y a quelques semaines le cap du EP commun. A la clé ? Un beau bordel souvent drôle, bête et méchant, parfois touchant. En tout cas toujours bien ficelé, à l’image de ce « Baise-moi », cocktail explosif dans lequel se télescopent egotrip, sévices divers, humour, références à Dragon Ball Z, Halloween, à la famille Le Pen, aux relations des Skywalker ou encore aux Pokemon. Les amateurs de Cartman apprécieront. – Julien

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3 commentaires

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  • lala,

    le gap est abyssal entre la qualité, parfois surfaite, de vos écrits et la non moins abyssale mièvrerie de ce condensé en 25 pistes de ce que le rap produit de plus mauvais…
    Une questions me vient : vous êtes vraiment sincères ou cherchez-vous simplement à vous attirer les bonnes grâces d’un quarteron de mauvais artistes qui en retour vous livreront confidences dont on se fout et interviews lassives… et souvent poussives…

    J’ai mon idée, et par ailleurs bravo pour ce que vous faites, enfin quand vous approchez vraiment ce qui se fait d’intéressant dans cette culture…

  • Elpelican,

    Je sais que tout classement est toujours subjectif mais je ne comprends pas pourquoi il n’y a pas un morceau du très bon album de Lucio Bukowski.
    Par exemple l’excellent featuring avec Nikkfurie.
    Enfin, merci pour le travail quand même !