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Les 5 meilleures mixtapes de Lil Wayne

Lil Wayne fête aujourd’hui ses 30 ans. L’occasion de revenir sur son impressionnant parcours sur le circuit des mixtapes, ponctué par ces cinq coups d’éclats.

Aujourd’hui, Lil Wayne fête ses trente ans. Le temps passe pour tout le monde, même pour lui, l’éternel adolescent, le jeune prodige, celui qui n’achèvera jamais sa mue et conservera toujours cette voix de diablotin sous stupéfiants. Il a beau se lancer dans le skate-board comme s’il avait quinze ans, les faits sont là : il en a le double. Depuis quelques temps, la qualité de ses projets suit une pente descendante, d’abord insensible, mais désormais indéniable. A l’heure où tout le monde déplore la disparition de Mixtape Weezy (expression inventée par Jay-Z dans « D.O.A. »), Dwayne Carter vient de sortir Dedication 4, pour tenter de prouver qu’il peut toujours cracher des flammes comme par le passé, et pas seulement faire des featurings poussifs et des chansonnettes salement autotunées. Cette nouvelle mixtape est-elle à la hauteur de celles qui ont fait la gloire de Lil Wayne ? Pas tout à fait, malgré quelques coups d’éclats impressionnants. Mais là n’est pas la question. Rappelons-nous de quelle manière Lil Wayne avait gagné ses galons et essayons de déterminer, parmi la pléthore de mixtapes sorties au cours de sa carrière, quelles seraient les cinq meilleures.  (Seules les mixtapes officielles ont été prises en compte. Elles sont toutes disponibles sur le site LilWayneHQ.com. Les dizaines, voire centaines, de tapes officieuses en circulation ont été écartées, même si certaines contenaient des exclusivités ou des inédits.)

5. Dedication 2005

Lil Wayne « Nah This Ain’t the Remix »

Le début de la collaboration fructueuse entre Lil Wayne et DJ Drama. Parmi les divers freestyles sur les cartons de l’époque (« Motivation » de T.I., « 3 Kings » de Slim Thug, etc.), on trouve « Nah This Ain’t the Remix », sur le remix de « Drop It Like It’s Hot ». Une piste assez intéressante d’un point de vue historique. A l’époque, Snoop casse la baraque avec ce tube qui tire son refrain, et donc une partie de son succès, d’une phrase de Lil Wayne, lâchée en 1998 sur un autre classique : « Back That Azz Up » de Juvenile. Pas rancunier, dit-il, Lil Wayne explique qu’il n’en veut pas à Snoop : « When I first heard this song, I got a little upset, then I thought to myself : why haven’t I done it yet ? » Il pouvait se rassurer, s’il avait manqué ce succès-là, il en avait encore une flopée devant lui.

4. The Prefix 2004

Lil Wayne « Moment of Clarity »

A sa sortie, le Black Album de Jay-Z a suscité une vague de remixes sans précédent. Tous les producteurs y allaient de leur propre version. The Prefix, c’est un peu le schéma inverse. Sur les treize pistes que comptent la tape, six proviennent de l’album de Hov. Cette manie de rapper sur les instrus de Jay ne s’est jamais démentie chez Lil Wayne. Son admiration et son besoin de se mesurer au maître n’ont sans doute jamais été aussi manifestes. En 2004, Wayne venait de s’autoproclamer « best rapper alive », et il entendait bien prouver qu’il ne s’agissait pas que de vantardise.

3. No Ceilings 2009

Lil Wayne « Banned From TV »

La plus réussie de ses mixtapes récentes. No Ceilings contient pas mal de freestyles ultra-énervés, remplis d’images et de jeux de mots tordus. Des couplets fleuves, beaucoup de violence et des crescendos affolants où Lil Wayne, la voix toujours près de dérailler, fait preuve d’un magnétisme sans faille. C’est rageur, un peu fou, souvent drôle, et le tout est rappé avec une urgence viscérale, un besoin insatiable de déchirer le beat et de passer au suivant. Si l’on excepte l’improbable présence de » I Gotta Feeling », le choix des intrus est plutôt judicieux. Le Weezy « moderne » a rarement été aussi bon.

2. Da Drought 3 2007

Lil Wayne « Forever »

Lil Wayne en forme olympique. Un marathon couru à la vitesse d’un sprint. D’après les dires de l’intéressé, rien n’était planifié. Il se contentait de poser sur n’importe quel son du moment. Un morceau passait à la radio, lui plaisait, et Wayne rappait dessus dans la foulée. Le format de la double mixtape n’était pas prévu non plus, mais s’est imposé par la force des choses. Sur Da Drought 3, Weezy dévore tout, transcende les instrus, fait complètement oublier les artistes originaux de certains morceaux. Il est alors au sommet de sa détermination, de son talent et de son appétit. Da Drought 3 est presque épuisant à écouter d’une traite tant il y a d’énergie et même de frénésie dans ces deux disques.

1. Dedication 2 2006

Lil Wayne « Get em »

Enregistrée à la même époque que Da Drought 3, à peu de choses près, Dedication 2 l’emporte d’un cheveu. Lil Wayne est véritablement en état de grâce sur ce projet. On a beaucoup parlé de « Georgia Bush », brûlot qui faisait suite à la gestion catastrophique de l’ouragan Katrina par l’administration Bush et qui clôt la tape en beauté. Le meilleur n’est pourtant pas là, mais dans les freestyles sans aucune suite logique, où le rappeur aligne tout ce qui lui traverse l’esprit avec un talent d’écriture et un charisme déconcertants. Classe, vulgaire, nerveux, Lil Wayne est tout ça à la fois sur cette mixtape. Surtout, il donne l’impression que ce qu’il accomplit est facile, tellement facile, comme si rapper lui était aussi naturel que de respirer.

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2 commentaires

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  • Polarclock,

    « Shoot a nigger in his thigh and legs, and tell him catch up like mayonnaise » – Cannon, sur Dedication 2.
    D’accord avec la setlist, et malheureusement d’accord aussi sur le fait que No Ceilings était la derniere potable. Dedication 4 n’est clairement pas a la hauteur de ses ainées, surtout 2 et 3.

  • yacine_,

    Merci pour THE PREFIX, j’ignorais l’existence de cette tape.