Sortie

KDD - Résurrection

KDD reste un mystère. Il y a d’abord eu Big Bang KDD, premier album sur lequel Dadoo et les siens parlaient de leur « Pinky town » sur des instrus sucrés. Un disque dont le mérite essentiel est d’avoir été l’un des premiers longs formats sortis hors de l’axe Paris-Marseille un minimum médiatisé. Puis Résurrection arrive deux ans plus tard, à une époque où le rap se sert sans sourire, mais avec des références cinématographiques et des samples de musique classique plutôt que de funk. Ce qui ne va pas trop mal à Dadoo et les siens : « Résurrection », « Nouveau combat », « Galaxie de glace » sont d’excellents morceaux, bien écrits, bien produits. Sur « Princesse est morte », KDD évite le pathos dans lequel beaucoup auraient plongé, pour livrer un titre plutôt touchant et calibré pour les radios. « L’Organisation » voit même les Toulousains tenir la dragée haute à Don Choa et au Rat Luciano, alors seigneurs du rap au pays du fromage. Mais ces grands moments alternent avec des sorties de routes bruyantes, comme le visqueux « Une Femme tue un soldat », ou « Quatre bises » et « Double détente symphonie », dont les instrus plutôt bien foutus sont flingués par une écriture en mode pilote automatique. Dans l’ensemble, ça donne une première moitié d’album franchement convaincante et une seconde bien moins inspirée. De quoi brouiller un peu plus l’image que l’on pouvait avoir du Kartel Double Détente, quintet sur courant alternatif permanent dont on aura toujours du mal à évaluer le niveau réel.

 

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